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Mike est devenu paraplégique à la suite d'un accident de moto. Mais tellement mordu par sa passion qu'il décide de faire le tour du monde sur une moto adaptée. Grand succès. Il décide alors de renouveler l'expérience. Pour ce faire il s'entoure de toute une équipe parmi laquelle Amélie. Amélie adore voyager et organiser des voyages. Ce job était l'occasion de vivre son rêve à peu de frais. En fait Amélie travaille beaucoup en coulisse et n'est pas fort remarquée de Mike. Jusqu'au jour où Mike a vraiment besoin de parler à la gestionnaire du voyage. Ils règlent rapidement le mal entendu. Il n'aura fallu que ce petit moment pour qu’Amélie marque Mike. Depuis ce jour, à chaque fois qu'il termine une étape il la cherche du regard. Un soir il se décide à lui proposer un dîner tout les deux au resto de l'hôtel. Ils se racontent leurs vies, les hauts les bas, les choix … Magnifique soirée ! Le lendemain il fait froid mais le ciel est magnifique. Une étape de 300 km qui attend Mike. Les derniers km sont rudes. Mike arrive à l'hôtel complètement fatigué. Amélie l'attend discrètement. Elle voit alors que Mike n'est pas au meilleure de sa forme. Le kiné et le mécanicien l'aide à descendre de sa moto. Ses bras sont comme engourdi, les douleurs remontent dans son dos. Il est complètement fatigué. Une fois installé dans son fauteuil son kiné l'emmène à sa chambre pour essayer de le remettre d'aplomb d'ici le lendemain. Il passe devant Amélie sans même la remarquer. Elle ne lui en veut pas, son visage est tellement tiré qu'on pourrait presque ressentir sa douleur. Quelques heures plus tard elle décide de lui apporter son plateau repas en chambre se disant que ça lui éviterait des déplacements inutiles dans son état. Elle toque et, à l'appel, entre dans la chambre. C'est alors qu'elle voit devant elle, Mike couché dans son lit discutant avec son mécano. Elle sourit et dépose le plateau. Et ajoute :
AMELIE : « Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. A demain. »
MIKE : « Tu ne me dérange pas. Ca me fait plaisir que tu nous ais apporté le souper. J'ai eu une dure journée mais heureusement elle se finit avec un rayon de soleil. »
Le mécano se retire car sa femme l'appelle sur son portable. Amélie et Mike se retrouvent seuls. Mike est vraiment fatigué, il a besoin de dormir mais la présence d'Amélie est agréable. Il ne veut pas lui demander de partir. Sa douce voix le berce et doucement il s'assoupit. Elle se retrouve seule près de lui. Elle le contemple. Il est beau, fort et tellement fragile en même temps. Ses jambes la fascine. Elle fixe ses jambes, tend sa main pour les toucher mais n'ose pas... Elle ne sait pas s'il a ou non une sensibilité au niveau des jambes. Elle ne sait pas que sa colonne vertébrale a été brisée, que sa moelle épinière a été totalement sectionnée. Puis elle se résonne et rentre gentiment à sa chambre.
Le soir suivant Mike est un peu mieux et lui propose de passer à nouveau la soirée ensemble. Mais afin de gagner sur le prix de l'hôtel Amélie avait choisi un hôtel partiellement accessible. Et sa chambre ne l'était pas en l'occurrence. Elle lui fait alors la promesse d'y remédier pour la prochaine nuit. Et ils se quittent ainsi amoureusement. La soirée fut magique. Ils ont beaucoup rit, ils se sont racontés leurs sensations quand ils découvrent le monde. Ils ont l’impression de se comprendre sans explications.
Mais le soir suivant les nouvelles sont graves. Mike a glissé et à plie sa moto. Il a été directement emmené à l'hôpital. Évidemment Amélie n'est mise au courant de rien. Elle voit bien que ça s'agite, que quelque chose d'anormal est arrivé. Heureusement Dany, le mécano, se rappelle d'elle et lui explique ce qui se passé. Quelques heures plus tard un coup de téléphone pour annoncer que la fin du tour du monde est annulé. Les contrats sont cassés tout le monde rentre chez lui. Lorsque Dany annonce à Amélie qu’il va lui signer son bon de sortie, elle lui répond qu'elle ne partira pas tant que Mike n'a pas signé ce papier lui-même. Vu la fortune de Mike, Dany accepte. Amélie est donc une des dernières employées. Dany l'accompagne alors au chevet de Mike. Quel tableau ! Mike est sous respirateur. On lui a posé une minerve ainsi qu'un corset pour limiter les mouvements parasites a son bon rétablissement. Comme d'habitude, les médecins ne veulent pas se prononcer trop tôt. Ils décident d'attendre une semaine qu'il reprenne des forces pour tester ses capacités physiques. Il n'est pas conscient. Elle reste à son chevet. Elle se dit qu'elle pourrait lui consacrer sa vie pourvu qu'il survive. Dany propose à Amélie d'aller se chercher une chambre d'hôtel dans les environs car sa risque de durer longtemps. Elle est un peu déboussolée. Elle aurait tout donné juste pour un regard rassurant de sa part. Dany connaît bien Mike et a déjà vécu quelques séjours à l'hôpital mais jamais pour une chose aussi grave. Au bout de 4 jours Mike reprend conscience doucement. Dany et Amélie accourent à son chevet.
A : « Ca fait plaisir de voir tes yeux ouvert. Je ne te quitterai pas tant que tu n’es pas capable de signer mon papier de sortie toi-même. »
Des larmes coulent sur les joues de Mike. Amélie se retient de ne pas craquer également. Le médecin vient expliquer que dans 3 jours ils viendront faire les premiers tests de capacité mais que d'ici là il doit surtout se reposer.
Dès les premières heures de la journée, les médecins commence par vérifier si Mike arrive à s’exprimer correctement. Dany et Amélie ne sont pas encore arrivés que Mike est déjà emmené. Les tests vont dans tous les sens, scanner, test de sensibilité, test d'équilibre, de souplesse. Puis il est soumis à tous les questionnaires pour mieux comprendre les différentes réactions. Mike comprend tout seul qu'il n'est plus vraiment comme avant ... Mais il n'arrive pas à comprendre à quel point et si c'est vraiment irréversible. Au bout de deux grosses heures, ils ramènent Mike à sa chambre et lui expliquent qu'ils viendront lui communiquer les résultats dans l'après-midi. Entre temps Dany et Amélie arrivent. Ils comprennent que Mike est inquiet. Il leurs explique tant bien que mal ce qu'il vient de subir. Vers 13h00 le médecin entre dans la chambre.
MEDECIN : « Bonjour. Je sais que vous êtes impatients. Donc je ne vais pas y aller par 4 chemins. Il y a du bon et du moins bon. Je commence par le moins bon, la partie supérieure de votre corps a été fragilisée. A mon avis vous allez avoir du mal à vous tenir en équilibre. Ensuite, vos bras vont avoir besoin d'une sérieuse rééducation. Donc soyons clair, la moto ce n'est pas pour tout de suite. Du bon côté des choses, vous devriez pouvoir tout récupérer à moyen ou long terme. Rien n'est vraiment cassé. Vos bras ça devrait aller assez rapidement. Par contre vos mains, je ne peux rien vous promettre. En général ce sont toujours les extrémités qui sont plus compliquées à récupérer. Dans un premier temps, et afin de soulager votre buste, je vais vous proposer un corset en parallèle de séances de kiné de renforcement musculaire. Je vous propose également de garder la minerve encore quelques jours. Elle ne devrait pas trop vous gêner dans un premier temps. J'ai bien conscience que tout ceci doit être un choc pour vous. Je vais vous laisser digérer tout ca. Si vous avez besoin d'en parler vous savez où me trouver. »
Mike est complètement déboussolé. Paradoxalement la première chose à laquelle il pense n'est pas directement sa situation, mais le fait que cet accident va l'empêcher de continuer son histoire avec Amélie. Amélie ne dit rien. Elle regarde Mike avec des grands yeux pleins de questions. Dany la prend dans ses bras et lui glisse dans l'oreille d'embrassez Mike, ça lui ferait surement plaisir. Elle s'exécute, mais sans bien qu'elle va craquer et quitte la chambre en courant. Mike appelle Dany près de lui et lui chuchote: « dis-lui que je ne lui en veux pas. Elle peut partir. Je ne veux pas foutre sa vie en l'air avec mon handicap. On a vécu des choses magnifiques, brèves, mais on les a eues. Il faut tourner la page maintenant. »
DANY: « Je ne pense pas qu'elle soit de cet avis. Mais je lui transmettrai quand je la verrai. Je te le promets. Et je suis sûre qu'elle viendra elle même te communiquer sa réponse. »
MIKE: « Encore une chose. Faut que je sorte d'ici le plus vite possible. Je n'y suis vraiment pas bien. Alors cherche-moi des infirmières à domicile. Je suis assez riche pour ça, compte pas la dépense. »
DANY: « D’accord je vais m'occuper de ça. Je vais te laisser, j'ai à faire. Et je vais essayer de retrouver Amélie. »
MIKE: « Merci » et il ajouta comme un sourire sur son visage.
Mike avait l'air soulagé. En sortant de la chambre, Dany n'eu pas à aller bien loin pour trouver Amélie. Elle était figée devant la grande baie vitrée et regardait au loin. Dany s'approcha d'elle.
DANY: « Il ne t'en veut pas tu sais. Il comprend si tu ne veux plus faire durer votre histoire. Mais je sais que ce n'est pas ton idée. »
AMELIE: « Non en effet, je ne veux pas le quitter maintenant. C'est trop tôt. Je lui ai promis que je resterais jusqu'à ce qu'il puisse tenir un stylo et signer lui même mon papier. Et ce n'est pas un défi que je me lance. Je me donne simplement les moyens de pouvoir faire une croix sur une vie qui me plait en toute connaissance de cause et pas sur un coup de tête. Je veux le soutenir jusqu'au bout. Et peut-être même après. Ce qui me fait peur c'est l'inconnu. Sera-t-il différent ? Ferons-nous encore des voyages ? Combien de temps cela va prendre ? Aura-t-il mal ? Mais je sais que personne n'a la réponse à ces questions là. C'est tout ça qui me fait peur. Mais je vais aller le lui expliquer. Il fallait simplement que je respire un peu avant et que je rassemble mes idées. »
DANY: "Je te comprend tout à fait et je pense que tu as raison. Tu sais, un jour il s'est bêtement cassé le bras. Ca l'a rendu complètement dépendant. Il avait l'impression qu'il n'était plus capable de rien. Mais quelques jours plus tard, il m'a avoué qu'il était heureux d'être bien entouré et d'en avoir les moyens et que finalement ça n'allait durer que quelques semaines. Je pense qu'il est capable de prendre le dessus sur beaucoup de situation mais qu'il a besoin d'être soutenu. Il peut déplacer des montagnes, mais dans le fond je crois qu'il ne le fait pas vraiment pour lui, mais plutôt pour les autres. Je veux te dire par là, qu'en restant à ses côtés, tu lui donneras l'occasion de sa battre pour toi. Il m'a demandé de mettre en place des soins a domicile pour rentrer chez lui au plus vite. Je vais te laisser et aller préparer ça. A tout à l'heure. »
Et il laissa Amélie. Au bout de 5 grosses minutes, elle prit une grande bouffée d'air et se dirigea vers la chambre de Mike. Ses jambes tremblaient, son cœur battait fort. Elle attendit quelques secondes devant la porte, puis toqua et entra. Elle approcha une chaise du lit de Mike, s'assit et pris sa main dans la sienne.
AMELIE: « Tu la sens ? ».
Mike murmura un petit oui, tant la minerve était serrée qu'il lui empêchait presque de parler.
AMELIE: « Alors il y a de l'espoir. Ma réaction n'a pas été très clair tout à l'heure. Mais je voulais te dire que je ne veux pas que l'on se quitte maintenant. C'est trop tôt. Je t'ai promis que je resterais jusqu'à ce que tu puisses tenir un stylo et signer toi même mon papier. Et ce n'est pas un défi que je me lance. Je me donne simplement les moyens de pouvoir faire une croix sur une vie qui me plait en toute connaissance de cause et pas sur un coup de tête. Je veux te soutenir jusqu'au bout. Ce qui me fait peur c'est l'inconnu. Comment seras-tu après ? Ferons-nous encore des voyages ? Combien de temps cela va prendre ? Auras-tu mal ? Mais je sais que personne n'a la réponse à ces questions là. Je t'aime. Sur deux jambes, en chaise ou couché dans un lit, je t'aime. Je veux le vivre avec toi. Je veux que l'on relève ces défis ensemble. »
Il était déjà presque 18h et les plateaux repas arrivaient. Quand l'infirmière entra Amélie lui expliqua qu'elle allait s'en occuper.
MIKE: « T'es pas obligée de faire ça. »
AMELIE: « Laisse toi faire, laisse moi faire. On le fera ensemble. On sera plus fort à deux. »
Mike arrivait à peine à ouvrir la bouche. Il aurait presque du être nourri à la paille. Mais il se dit qu'il fallait bien commencer ses efforts à un moment. Amélie coupa la pomme de terre en tout petit morceau et les glissa dans sa bouche avec ses doigts pour pas le blesser avec la fourchette. Mike du se concentrer et fermer les yeux pour avaler ce petit morceau de pomme de terre, puis il entrouvrit à nouveau la bouche et Amélie lui présenta un second morceau, après le troisième, il réclama une petite pause.
AMELIE: « D'accord. Tu vois, tu t'en sors pas si mal. »
MIKE: « J'ai peur de m'étouffer. »
AMELIE: "je pense que tu ne dois pas te tracasser pour ça, t'as subi une batterie de test suffisante que pour savoir si oui ou non tu es capable de manger solide. Ils ont du vérifier que tu es capable de déglutir du bon côté. On continue ? »
Et Mike ouvrit sa bouche. Au bout de la première pomme de terre, Amélie lui demanda s'il voulait essayer un morceau de steak haché, Mike accepta. Et elle lui inséra le morceau.
MIKE: « Je crois que je n'ai plus faim. »
AMELIE: « Il faut que tu boives un peu quand même. »
Et elle lui tendit un verre d'eau avec une paille. Mike aspira un peu d'eau. Ca, ça allait bien. Il fini tout le verre rapidement. Mike la remercia et sourit. Amélie avait chaud mais était fier d'elle. Ils avaient relevé leur premier défi ensemble. Elle lui reprit la main.
AMELIE: "Tu vois, on y est arrivé. Je suis fier de toi. Ce n'était pas facile. Dès qu'ils t'auront enlevé cette minerve on essayera à la fourchette. »
MIKE: « Je suis fatigué. »
AMELIE: « Oui je comprends, je vais te laisser te reposer. »
MIKE: « Non reste encore un peu. »
Il eu à peine fini sa phrase que ses yeux se fermaient déjà. Cette journée l'avait complètement exténué. Il n'arrivait plus à lutter. Amélie resta encore avec lui 10 minutes, puis s'en alla sur la pointe des pieds pour pas le réveiller. Elle rentra à sa chambre d'hôtel. Elle termina autour d’un repas avec Dany. Il avait pu trouver ce que Mike souhaitait. Dès que les médecins l'estimaient assez stable il pourrait rentrer chez lui pour poursuivre son rétablissement. Il proposa alors à Amélie d'aller lui aménager une chambre chez Mike afin qu'elle dorme près de lui.
Durant une semaine Amélie se rendu régulièrement auprès de Mike. Elle l'aidait à manger. Elle restait avec lui durant ses soins. Certains étaient agréables et d'autres plus douloureux. Parfois elle voyait dans des yeux qu'il souffrait en silence. Elle lui prenait la main et la serrait très fort pour lui communiquer combien elle le soutenait dans ses efforts. Lors de certains repas les médecins avaient accepté de lui retirer la minerve pour qu'il soit plus à son aise pour manger et donc prendre d'avantage de force. Durant la fin de semaine une équipe vint prendre les mesures de Mike afin de lui fournir un fauteuil adapté dont il aura sans doute besoin des qu'il aura retrouvé un peu de mobilité dans ses bras. Le vendredi soir une infirmière vient redresser Mike dans son lit afin qu'il s'habitue peu à peu à la position assise. Elle explique également à Amélie comment faire lorsqu'elle devra le faire elle-même. Mike a un peu la tête qui tourne mais il apprécie de voir sa chambre sous un autre angle. Avant de le quitter elle le repositionne couché et lui dit au lendemain. Le weekend s'annonce plus calme. Amélie décide donc d'en profiter pour discuter avec Mike de ce qui se passera quand il quittera l'hôpital. Mike est à la fois excité et mal à l'aise. Il se réjouit de vivre aux côtés d Amélie. Et en même temps il n'a pas encore l'habitude de parler des petits détails à de sa vie avec elle. Il sait que dans cas Amélie restera pleine de question alors il se force à être le plus précis possible. Fin d'après midi, le médecin vient annoncer que le premier transfert en fauteuil aura lieu lundi matin dans un fauteuil d'occasion, le sien arrivant plus tard.
Amélie souhaitait être présente lorsque ce grand changement aurait lieu. Mais le destin en a voulu autrement, et un retard de métro l’empêcha d’arriver à l’heure. Quand, elle passa la porte le lit de Mike était vide. Il était déjà assis dans ce grand fauteuil, il lui tournait le dos, il était face à la fenêtre. Il l’avait entendu entrer, mais il ne disait rien. Elle s’approcha de lui.
AMELIE : « Bonjour. Je suis désolée, j’aurais voulu être là. Le métro est arrivé trop tard … »
MIKE : « Ce n’est pas grave, ça sera la même chose demain. Tu auras d’autres occasions pour te rattraper. »
Elle rit, « ça va, tu as l’air bien. Comment va-t-on bras qui t’embêtait la semaine passée ? »
Mike regarda son bras droit, il était déposé sur l’accoudoir. Puis, d’un petit mouvement, il le fit tomber sur ses jambes.
MIKE : « Il bouge un peu … »
AMELIE : « Hey, mais c’est super ça ! Tu ne m’avais pas dis que tu avais de bonne sensation pendant tes exercices. Et l’autre ? »
MIKE : « Rien. » Il avait le regard dépité.
AMELIE : « Ca arrivera peut-être plus tard. »
Ils se regardèrent en silence. Les idées fusaient, et en même temps cette situation incertaine les empêchait d’en parler vraiment. Mike la regarda, il avait l’air grave.
MIKE : « Tu n’es pas obligée de rester … »
Amélie était surprise, ne comprenait pas ce qu’il voulait dire : « De quoi parles-tu ? »
MIKE : « Tu peux vivre une autre vie. Sans moi … Sans … tout ça ! »
AMELIE : « Hey, mais c’est quoi ces idées noires ? Il n’en est pas question ! Et tout ça, tout ça … Certaines choses ne font que passer, et les autres j’ai choisi de les vivre avec toi. Ou bien c’est toi qui ne veux plus me voir ? »
Mike se mit à pleurer, puis à s’énerver, immobile, toute la rage se lisait sur son visage.
MIKE : « Non reste ! Mais j’aurais pu t’offrir tellement mieux avant … Et aujourd’hui, je ne parviens même pas à te téléphoner quand j’en ai envie. Je crève ici. J’ai mal. Je ne me reconnais pas. Parfois je me demande à quoi ça sert … »
Il était essoufflé. Amélie pris son bras droit qu’il était parvenu à faire tomber sur ses jambes.
AMELIE : « Je reste ! Et tout ce que tu fais ça sert à ça. Petit à petit tu reconstruis les choses. Et je suis sûr que dans quelques semaines, tu seras parvenu à réveiller l’autre bras. Puis à leur faire faire des mouvements que tu n’imagine même pas aujourd’hui. Encore un peu de patience, et on te ramènera chez toi. »
Sur ces entre-faits, Dany entra dans la chambre, tout en joie.
DANY : « Hey, le Seigneur est sur son trône aujourd’hui ! »
Il se rendit vite compte que l’ambiance n’était pas vraiment au beau fixe.
DANY : « Mais qu’est-ce qu’il se passe ici. Une mauvaise nouvelle ? »
AMELIE : « Non. Tu arrives au bon moment. Mike a besoin de parler avec toi je pense. » Elle poursuivi en s’adressant à Mike, « je vais te laisser avec Dany. Je repasserai cet après-midi. »
Elle prit son visage dans ses mains, et l’embrassa.
AMELIE : « Je t’aime. »
Elle quitta la chambre.
Dany et Mike parlèrent encore un bon moment. Mike lui confia ce qu’il avait rêvé offrir à Amélie. Tous les projets qu’il avait quand ils étaient tous les deux sur ce tour du monde. Dany essayait de le rassurer, en lui rappelant que son état physique du moment n’était pas définitif et que d’ailleurs il évoluait bien. Il essayait de compatir à ses douleurs. Puis, ils changèrent de sujets pour se changer les idées.
Fin de la semaine, le bras gauche commençait à montrer les premiers signes de vie. Les séances de kiné étaient bénéfiques. Cependant, ses mains ne bougeaient vraiment pas. Il essayait d’apprendre à effectuer des mouvements poing fermé. Il resta encore quelques semaines là-bas, puis lorsque son état fut vraiment stabilisé, ils reprirent tous l’avion pour rentrer à la maison.
L’aide soignante travaille à présent avec Mike à son rétablissement. Amélie l'observe avec admiration et envie. Jour après jour, elle commence à ressentir un drôle de sentiment, elle se sent dépossédée de "son" Mike. Elle trouve que Theresa, l'aide soignante, n'est pas aussi attentionnée à l'égard de Mike qu'elle le serait elle-même. Elle l'observe manipuler le corps paralysé de Mike de façon machinale sans réaliser qui il est.
Le soir venu Amélie souhaite parler un peu avec Mike. Mais lorsqu'elle entre dans la chambre il est complètement en trans, il est trempé. Elle a court immédiatement près de lui et lui pose un linge humide sur front.
AMÉLIE : « Que de passe-t-il ? Comment te sens-tu? Tu n'as pas l'air bien. »
MIKE: « Les bras me font mal. Ils me brûlent depuis la nuque jusqu'au poignet. Ca fait plus d'une demi heure je crois j'en peux plus. »
AMÉLIE : « La kiné n'a pas travaillé cette zone avec toi tantôt ? Ca aurait du te faire du bien non ? »
MIKE: « Elle a travaillé cette zone mais comme à chaque fois avec les kinés, tu ne déguste pas au moment même mais après. Mais elles sont toutes comme ca. Il n’y a pas de miracle. Mais ta présence me fait du bien aussi. » Et il sourit.
Amélie lui prit la main et lui posa un autre linge frais sur le front.
AMÉLIE : « Je vais rester avec toi jusqu'à ce que la douleur passe. »
Il finit par s'apaiser. Elle l'observe avec tendresse. Il s'assoupit, épuisé. Sans vraiment savoir pourquoi Amélie sent des larmes couler le long de son visage. Elle tient la main de cet homme. Elle sent qu'elle l'aime. Elle sait qu'il souffre physiquement bien-sûr, mais aussi moralement. Elle sait qu'il se sent terriblement diminué. Les larmes coulent, lui dort paisiblement. A présent, elle réalise subitement combien elle aime cet homme. Simultanément elle prend conscience que Mike est ce que notre société appelle vulgairement un « homme handicapé ». Ce mot raisonne dans son esprit en boucle. Ses larmes coulent de plus belle, elle ne l'abandonnera jamais. Elle se sent responsable de lui.
Quand ils se sont rencontré elle aimait passer du temps avec lui, elle le trouvait plaisant fort et courageux. Aujourd'hui elle réalise qu'elle l'aime et ne peut plus concevoir sa vie sans lui. Mais elle n'ose pas imaginer ce qu’est de vivre avec un homme handicapé, diminué, qui souffrira toujours. Elle a l'impression qu'elle pourrait tout donner, tout abandonner, pour vivre avec lui. Juste eux deux sans le regard des autres pour les juger, sans ce monde qui l’accuserait d'avoir fait le "mauvais" choix. Elle voudrait juste pouvoir vivre son désir et son amour pour lui sans limite. Mais dans le fond Mike est il lui même prêt à accepter tout ca ? Veut-il, lui aussi, vivre tout simplement ? Elle le sens encore trop fragile pour lui en parler. Elle le regarde, il est beau mais il a toujours aussi chaud. La douleur ne passe pas. Elle va passer la nuit à ses côtés afin d'être là si la douleur le réveille. Elle ne veut pas le laisser seul dans sa souffrance. Elle veut l'accompagner dans son combat. Lui montrer qu'elle sera la pour porter ce nouveau corps avec lui. Même si cela doit prendre des mois.
Pendant la nuit qui suit, Amélie reçoit un appel de sa famille. Son grand-père qui vit en Suisse est au plus mal. Elle doit se rendre à son chevet. Elle vit à nouveau un terrible dilemme. Peut-elle "abandonner" Mike là maintenant ? Même quelques jours? Elle craint pour lui. Elle a peur aussi qu'il puisse imaginer qu'elle veuille l'abandonner. Elle s'enferme dans la salle de bain et explose en larme. Tout ceci est trop pour elle. Elle craque. Elle réfléchi toute la nuit et ne voit pas d'autre solution que d'être honnête et franche avec Mike. Lui dire combien elle a peur pour lui mais combien elle ne peut pas faire une crois sur sa famille juste parce qu'elle est tombée amoureuse. Elle sait qu'il la comprendra, mais il ne comprendra sans doute pas tout ce qu'elle aimerait encore lui dire ... Elle y réfléchi toute la nuit, puis encore toute la journée, et se dit que le bon moment pour lui en parler serait au moment du repas de midi lorsqu'ils dineraient ensemble dans la salle à manger.
AMELIE: « Mike, je dois t'avouer quelque chose ... »
MIKE: « Quoi donc ? Il y a un problème ? »
Mike pense immédiatement que cela vient de lui, il s'imagine qu'elle va lui annoncer qu'elle ne tient plus le coup, qu'il va devoir continuer son combat seul, et il s'apprête à accepter cette nouvelle qu'il s'attend à recevoir depuis le début.
AMELIE: « Et bien, je vais être directe et franche. Ma famille en Suisse a besoin de moi. Mon grand-père ne va vraiment pas bien. »
MIKE: « A bon, je suis désolé. »
AMELIE: « Merci. Mais ce qui m'embête le plus, c'est de te laisser seul ici. Les choses ne sont pas faciles pour toi et j'aimerais vraiment être là pour toi. »
MIKE: « Ecoute, moi je ne vais mourir, tu me verras encore longtemps. Par contre ton grand-père c'est peut-être la dernière fois. Et tu ne dois pas regretter des choses comme ça dans ta vie. »
AMELIE: « C'est gentil de me dire ça, mais quand je vois comment ta kiné travaille avec toi, j'ai parfois peur que tous ces gens autour de toi oublient les détails quotidien qui améliorent la vie. Alors je me suis rappelée d'une personne qui pourrait peut-être me remplacer quelques jours. Julie. C'est elle qui s'occupait de tes soins pendant le tour du monde. Je m'entendais bien avec elle, et je crois savoir qu'elle n'a pas retrouvé de travail stable depuis la fin du tour du monde. Que penses-tu si je l'appelle pour qu'elle vienne te soutenir pendant quelques jours ? »
MIKE: « Ca me touche de voir comme tu te soucie de moi comme ça. Mais tu n’es pas obligée de t'encombrer la vie avec tout ces problèmes tu sais. Y a une équipe médicale pour ca. »
AMELIE: « Je ne m'encombre pas la vie, je t'aime. »
C'était sorti tout seul. Elle aurait encore voulu attendre, mais c'était fait. Elle rougit, elle ne savait plus où se mettre et Mike ne disait plus rien. Puis Mike sourit.
MIKE: « Moi aussi. Moi aussi je t’aime et je me sens plus fort quand tu es là. Et oui, appelle Julie, ça me fera plaisir de la revoir quelques jours. Et ca te permettra sans doute de passer des moments plus confortables avec ta famille. »
Amélie sourit. Elle était soulagée. Tout ce qu'elle avait sur le cœur, ou presque s'était envolé. Puis Mike ajouta avec un grand sourire.
MIKE: « Et vient m'embrasser puisque tu en meurs d'envie et moi aussi. »
Mike essaya d’actionner sa chaise pour se rapprocher d’elle, mais Amélie fut plus rapide. Elle n'hésita pas une seconde. Elle couru vers lui, posa ses lèvres sur les siennes et ne les décolla plus. En une phrase Mike avec su résumé tout ce qui lui faisait envie. A la fois son envie de l'embrasser, mais la certitude que Mike avait le même désir. Puis ce geste qu’il avait essayé d’amorcer sans vraiment arriver lui procurait le plaisir qu’elle l’assiste dans ce moment si délicieux. Des moments comme ça elle aurait voulu les multiplier à l'infini. Pour la première fois, elle se sentait au bon endroit avec la bonne personne. Un homme qu'elle a longtemps cherché, qu'elle pensait avoir trouvé et qui le lui confirme aujourd'hui. Elle était à présent soulagée de pouvoir partir, mais en prononçant ces mots Mike l'accrochait encore un peu plus à lui. Ca n'était plus la peur ou la crainte qui la retenait mais la joie et l'amour, pas encore partie mais déjà l'impatience de le retrouver. Déjà impatiente d'être de retour et de vivre des moments de bonheur avec lui, de continuer à lui donner tout l'aide dont il aura besoin quand il le demandera. Continuer de le voir évoluer, s'améliorer de jours en jours et d'être la pour célébrer chaque victoire avec lui.
MIKE: « Ca doit faire des années qu'on ne m'avait plus embrassé comme ça. Au moins, ça ne laisse plus de place au doute. »
Amélie sourit, « je l'ai fait sans me poser de question, je l'ai fait avec sincérité. Et je recommencerai encore mille fois. »
MIKE: « OK. Mais avant, tu veux bien me donner un peu d'eau. Ca donne soif tout ça. »
AMELIE: « Oui bien sur. »
Puis, elle prit le verre d'eau, et laissa couler l’eau dans sa bouche. Mike en but quelques gorgées mais se mit aussitôt à tousser. Toute l'eau coula sur son T-shirt.
AMELIE: « Oulà, ça va ? Ne t'énerve pas, respire doucement ça va passer. » Elle lui frotta doucement le dos.
MIKE: « Ca va. Merde, j'en ai mis partout. Je ne suis vraiment pas doué. Même boire comme un enfant de 3 ans, je sais plus le faire. Je suis vraiment plus bon a rien. »
Mike s'énervait contre lui même. Il lui fallait déjà tout le courage du monde pour avouer qu'il avait besoin d'aide pour les petites choses de la vie, mais lorsque même ces choses là échouaient, la coupe débordait vite.
AMELIE: « Ce n'est rien, ce n'est que de l'eau. Je vais l'essuyer et il n'y aura bientôt plus rien. Tu va recommencer doucement et ca va aller. Tu y es déjà arrivé, y a pas de raison. Allez calme toi, et on recommence ensemble. Elle approcha à nouveau le verre et plaça sa main dans sa nuque. Ca ne changeait pas grand chose, mais Mike pouvait la sentir a ses cotés. Petit à petit il fini son verre d'eau.
AMELIE: « Voilà, tu vois tout s'est bien passé. »
Mike acquiesça. Elle parvenait à lui faire faire les choses avec tant de douceur et de patience. Puis il la regarda sans rien dire, et Amélie s'approcha de lui et partagea encore un long baiser avec lui. Elle finit par lui prendre la main, et lui colla un baiser et ajouta:
AMELIE : « Je vais te laisser un petit moment, je vais prévenir ma famille de mon arrivée, je vais également prendre contact avec Julie et commencer à préparer ma valise. »
MIKE: « Oui, vas-y. Je ne bouge pas d'ici, promis. Et ils éclatèrent de rire tout les deux. »
Amélie est partie pour la Suisse. Le train vient de quitter la gare. Son esprit et son cœur bouillonnent d'émotions. Elle est amoureuse. Elle est inquiète. Elle a peur pour son grand-père. Elle est jalouse aussi, de plus en plus jalouse, elle commence à regretter d'avoir fait venir Julie. Mike l'aimait bien, elle aussi l'aimait bien. Subitement elle se rappelle l'avoir entendu la complimenter sur sa tenue. Non, il ne faut pas, mais elle ne peut pas s'empêcher d'être jalouse. Elle voudrait ne jamais avoir du partir, ne pas l'avoir mise dans les pattes de Julie. Quelle mauvaise idée ! C'est vrai qu'elle est sexy. Elle voudrait tirer le signal d'alarme et revenir à son point de départ, mais il faut se raisonner. Elle est folle de Mike. Plus rien d'autre que lui ne compte désormais pour elle.
Sur le temps de son voyage vers la Suisse, Mike et Julie ré-apprennent à vivre ensemble. Certes, Julie et Mike s'entendait très bien et Julie savait avoir les gestes justes. Mais c'était avant son 2eme accident. Aujourd'hui Julie est un peu désorientée, Mike n'arrive même plus à bouger le petit doigt. Avant elle savait le laisser seul pour qu'il se débrouille mais là elle se rend bien compte que ça ne va pas être si simple. Vers midi, elle lui donne son premier repas. Et hop la fourchette bien chargée dans la bouche de Mike. Elle ne se pose pas plus de questions, Mike a toujours aimé manger, là elle lui apportera la fourchette à la bouche puisqu'il ne sait plus le faire lui-même. Et en moins de 20 min toute l'assiette est avalée. Elle laisse Mike quelques minutes le temps d'aller ranger la vaisselle et de lui préparer un peu d'eau. Mais Mike ne se sent pas bien. Amélie ne lui donnait jamais à manger comme ça. Elle était beaucoup plus délicate. Il sent que la digestion ne se fait pas, ça ne va pas. Il tente d'appeler Julie mais apparemment, elle ne l'entend pas. Et il vomit tout se repas sur lui. Son corps paralysé l'empêche de se mettre sur le côté. Il n’est vraiment pas bien. Il se sent sale, mais son handicap ne lui laisse qu'une seule alternative supporter et attendre que Julie s'en rende compte elle-même. Jamais Amélie ne l'aurait laissé comme ça, de toute façon Amélie ne lui aurait jamais donné à manger aussi vite. Julie finit par arriver, elle est pétrifiée en voyant Mike.
JULIE: « Oh Mike, mais que c'est-il passé ? Je vais te laver tout ça. Attend. »
MIKE: « Je crois que j'ai mangé trop vite. Je n'ai pas bien digéré. Mais je préférerais que tu appelles quelqu'un pour me laver, tu ne vas pas t’en sortir toute seule. »
Et Julie s'exécuta, ça l'arrangeait aussi. Ca la dégoutait de devoir toucher le retour de son repas. Les paraplégiques OK, la kiné oui, mais l'assistance à domicile non. Finalement Julie se rend compte qu'elle appréciait beaucoup Mike, mais que son nouvel état physique n'est pas si simple a gérer. Elle n'acceptera plus une telle proposition la prochaine fois. Au bout de quelques minutes, l'aide soignante quitte la salle à manger. Mike est enfin propre. Et s'adresse à Julie:
L'AIDE SOIGANTE: « Monsieur demande que vous lui apportiez un verre d'eau. »
Julie alla donc chercher un verre d'eau avant d'aller retrouver Mike.
JULIE: « Tu te sens mieux ? »
MIKE: « Oui merci. Mais j'ai une de ces soifs maintenant. »
JULIE: « Oui elle m'a prévenu, je suis allée te chercher de l'eau. Voilà. »
MIKE: « Tu peux m'aider s'il te plaît ? Approche le verre d’eau de ma bouche et fait la couler petit à petit. Si ça ne va pas, incline un peu le repose tête. Tu auras peut-être un peu plus facile. »
Julie pris son courage à deux mains, approcha le verre d’eau de la bouche de Mike, inclina le verre pour le faire boire. Ca la dégoutais complètement de devoir jouer les auxiliaires de vie. Elle se demandait même comment Amélie osait faire ça. Une fois que Mike eu terminé, elle reprit le verre et lui redressa la tête. Toutes ces manipulations étaient à peine terminées que le téléphone sonnait. Mike dit à Julie de décrocher ce qu'elle fit. C'était Amélie qui prévenait qu'elle était arrivée à bon port.
JULIE: « C'est Amélie tu veux la prendre ? »
MIKE: « Oui. Installe moi le casque téléphone s'il te plait. »
Tout ceci commençait à faire beaucoup pour Julie. Elle lui fixa le casque et quitta la chambre espérant secrètement que cette conversation allait durer le plus longtemps possible. Ca serait autant de temps où elle ne devrait pas faire l'assistante pour infirme.
MIKE: « Allô. Voilà je suis prêt. Ton voyage s'est bien passé ? »
AMELIE: « Oui très bien. Je voulais te prévenir que j'étais arrivée à la gare et que j'attendais un taxi pour me rendre chez mes parents. Et toi, comment ça se passe avec Julie ? »
Mike savait que s'il lui disait la vérité elle serait encore plus inquiète. Il décida donc de ne pas tout lui dire. Mais de lui faire comprendre que les choses seraient beaucoup plus agréables si elle était là.
MIKE: « Oui ça se passe plutôt bien. Elle m'a aidé à prendre mes premiers repas. Mais elle n'égale pas ta douceur. »
AMELIE: « Ca me fait plaisir ce que tu me dis là. J'aimerais bien aussi être là pour toi. J'espère être rapidement de retour. »
MIKE: « Prend ton temps, j'ai toute une équipe qui s'occupe de moi. Je pense que je vais aussi proposer à quelques amis de passer à la maison. Je me sentirai moins seul. »
AMELIE: « A ben oui c'est une bonne idée, peut-être que Dany pourra passer. »
MIKE: « Oui, je vais l'appeller. »
AMELIE: « Ah voilà mon taxi, je vais te laisser. Je te rappelle dès qu'en j'en sais plus sur le jour de mon retour. »
MIKE: « Oui, bonne suite de voyage et à très vite. »
Amélie raccrocha et Mike resta là, à attendre que Julie se rappelle qu'il existait. Au bout de 5 min, Julie toqua à la porte. Mike lui répondit d'entrer.
JULIE: « Ca va tout s'est bien passé pour Amélie ? »
MIKE: « Oui, elle va bien. J'espère qu'elle reviendra vite, elle me manque déjà. »
JULIE: « Oui je peux comprendre. »
MIKE: « Pourrais-tu composer le numéro que je vais te dicter ? J'aimerais prendre rendez-vous avec un ami. »
JULIE: « Oui, je t'écoute. »
Une fois le numéro composé, elle attendit que Dany réponde et elle quitta la chambre.
DANY: « Hey Mike, ça me fait plaisir que tu m'appelle. »
MIKE: « Oui, je suis un peu en manque de compagnie pour le moment. Amélie a du s'absenter. Elle a appelé Julie, la kiné qui s'occupait de moi pendant mon voyage. »
DANY: « Ah oui, je me rappelle bien. Elle est canon celle là. »
MIKE: « Oui peut-être, mais elle m'a fait gerber au premier repas tellement elle a fait ça rapidement. »
DANY: « Aie, oui, c'est vrai qu'elle est kiné. C'est peut-être pas son job de faire l'assistante. »
MIKE: « Moui ... enfin, à moins que je trouve un moyen de faire sans elle, je vais la supporter jusqu'au retour d'Amélie »
DANY: « A làlà, je vois. Je vais venir la remplacer quelques heures si tu veux.
MIKE: « Ah oui, je crois que ça me soulagerait. Mais faut pas te mettre en 8 pour ça. »
DANY: « Ok, ben j'essayerai de venir demain vers 11H et on dinera ensemble. Et tu peux sortir dans le jardin ? »
MIKE: « J'en ai aucune idée. Mais je suis handicapé, je n'ai pas la grippe, donc je dirais qu'à première vue je peux sortir. » Et ils se mirent à rire tous les deux.
DANY: « Bon ben je vais te dire à demain alors. J'ai quelques courses à faire pour le souper de ce soir. »
MIKE: « D'accord. Et merci pour ton aide. »
DANY: « De rien. Bonne soirée. »
MIKE: « Bonne soirée. »
Le lendemain, Julie se présenta encore pour lui donner quelques aides le matin, mais puisque toute l'équipe soignante était là, elle n'en fit pas trop. Puis, une fois son déjeuner enfilé et la toilette faite, la périeuse manipulation de transfert sur chaise commença. Le dos de Mike était encore fragile. Il fallait lui placer un corset. Tout ceci ne serait bientôt plus utile, mais il fallait prendre les sécurités nécessaires encore un petit moment. Mike n'aimait pas se sentir étriqué dans tout ce plastique autour de lui. Mais il savait que c'était le prix à payer. Ils lui glissèrent le harnais dans le dos, l'attachèrent, et commencèrent le transfert en chaise. Mike ne pouvait pas bouger, il subissait le mouvement. L'aide soignante était continuellement entrain de diriger son corps dans la bonne direction. Puis une fois assis, c'était toute la manœuvre inverse qu'il fallait faire. Retirer délicatement le harnais. Ils laissaient le corset puisque Mike avait perdu tout équilibre depuis son dernier accident. Le repose-tête de la chaise soutenait sa nuque. Puis la plus jeune de tout cet attroupement d'aide soignantes, eu les petits gestes qui plaisent. Elle lui prit les jambes et les positionna de façon plus naturelle, elle fit de même pour ses mains, qu’elle allongea sur les accoudoirs de la chaise.
MIKE: « Merci, ça fait plaisir de voir que je ne suis pas qu'un handicapé de plus sur votre liste. »
LA JEUNE: « Mais enfin Monsieur, bien sûr que non ! Mais il est vrai que vous demandez beaucoup d'attention et que mes collègues oublient parfois les petits détails qui font la différence. Mais puisque j'ai moins de responsabilités qu'elles j'ai la tête à m'en soucier. D'un autre côté je ne sais pas faire tout ce qu'elles font. Puis, un bel homme comme vous, ça se met en valeur. »
Elle avait à peine finit sa phrase que Dany toquait à la porte de la chambre. Mais Mike avait le dos tourné à la porte, il ne pouvait pas voir qui s'était. Ses mains immobiles l'empêchait d'actionner la manette de son fauteuil pour le faire tourner.
MIKE: « C'est toi Dany ? »
DANY: « Oui »
MIKE: « Et bien entre. Ils viennent juste de terminer mon transfert, je suis prêt. »
Dany pénétra dans la chambre. Toute cette machinerie restait impressionnante, même après le nombre d'années qu'ils se connaissaient.
DANY: « Je viens de voir Julie. Elle est toujours aussi canon en effet. Par contre, elle avait l'air complètement stressée. »
MIKE: « Oui c'est possible, comme je t'ai dis hier, ça ne se passe plus super bien entre nous. »
DANY: « Oui, j'avais compris. Je lui ai proposé de prendre sa journée pour aller se détendre. Je vais prendre le relais aujourd'hui. A mon avis, elle doit avoir besoin de réfléchir et d'un peu digérer les choses aussi. Je ne comprends pas pourquoi tu ne m'as pas appelé tout de suite. »
MIKE: « OK. Mais ce n'est pas moi qui l'ai appelée, c'est Amélie qui s'est occupée de tout ça. Et elle te sait occupé. Elle a voulu bien faire, je ne lui en veux pas. En plus, j'ai bien compris qu'elle aurait préféré ne pas devoir partir. »
Puis, en parlant d'Amélie, Mike commença à transpirer. Mais il ne le sentait pas vraiment. Il avait juste l'impression d'avoir un peu chaud mais sans plus.
DANY: « Hey, t'es tout rouge, tu vas bien ? C'est parler d'Amélie qui te met dans cet état là. »
MIKE: « Elle est magique cette fille. Je crois que je suis amoureux. Et là, elle me manque vraiment. A peine, une journée qu'elle est partie, et je sens déjà le vide s'installer. Il n’y a personne qui peut égaler ce qu'elle me fait vivre. Parfois j'ai l'impression qu'elle parvient à se mettre à ma place. Mais je veux dire par là, pas dans ma tête, ni penser comme moi. Vraiment, se mettre à ma place physiquement. Comme si elle devinait tout ce que je voudrais faire mais que je n'ose pas demander, comme si elle devinait tout ce que j'ai besoin. »
DANY: « Ben c'est super ça. »
MIKE: « Oui, enfin comme si elle avait handicapée un jour dans sa vie quoi. »
DANY: « Non, là tu confonds, t'es amoureux et elle aussi. Ce n'est pas plus compliqué. »
MIKE: « Oui, je sais que c'est fou. Mais comment tu explique le fait qu'elle sache poser ses mains exactement là où il le faut. Comment tu explique le fait qu'elle savait que pour me rassurer c'était la main derrière ma tête qu'il me fallait. Et surtout comment tu explique qu'elle fasse tous les gestes à la perfection sans que personne ne lui ait jamais expliqué, et en étant organisatrice voyage. Dans le genre rien à voir. »
DANY: « D'accord j'admets qu’elle est douée. »
MIKE: « Même Julie qui a appris tout ça, ne le réussit pas. »
DANY: « Ah oui, tient à ce propos, qu'est-ce qu'il s'est passé hier ? Parce perso elle ne me donne pas la nausée. »
MIKE: « T'es marrant. Ce n'est pas ça. C'est simplement qu'elle m'a aidé à manger, mais avec de trop grosses bouchées je pense. Amélie, elle prend des tous petits morceaux. Hier Julie m'a nourrit comme elle se nourrit elle même. Une fourchette bien chargée et hop avalée. Alors, OK j'en suis capable, mais pas mon estomac apparemment. Puis, elle fait tout si vite, que je n'ai même pas le temps de lui expliquer comment adapter le mouvement. »
DANY: « OK, je vois. Et tu vas lui dire comment faire ? »
MIKE: « Ben j'ai essayé. Enfin pour le verre d'eau par exemple. Mais j'ai bien vu que ça ne lui plaisait pas beaucoup de devoir faire ces gestes là ».
DANY: « Oui, d'un autre côté on va pas le lui reprocher non plus. Je peux la comprendre. »
MIKE: « Ben oui. Enfin, vivement le retour d'Amélie. »
DANY: « Bon, on va pas rester sur cette note négative. Tu veux que je t'emmène dans le jardin. Il fait bon aujourd'hui. On dinera sur la terrasse. »
MIKE: « Oui allons y »
Lorsqu'ils étaient tous les deux en terrasse. Amélie téléphona pour lui expliquer que son grand-père était décédé durant la nuit. Elle allait donc rester là-bas jusqu'à l'enterrement. Et rentrerais dans 5 jours. Mike lui expliqua qu'il ne tiendrait pas 5 jours avec Julie et expliqua tout ce qui s'était mal passé. Il proposa à Amélie de se séparer de Julie et de poursuivre avec Dany quand il en avait le temps. Ce qu'Amélie accepta. Tout lui était bon pour le bien être de Mike. C'était la seule chose qui comptait.
AMELIE: « Je suis vraiment désolée que tu aies du vivre ça avec elle. Je pensais qu'elle était plus capable que ça. »
MIKE: « Elle est très douée dans son domaine, mais pas au-delà malheureusement. Mais ne te tracasse pas, Dany va prendre le relais. »
AMELIE: « J'aurais du tout de suite penser à lui c'est vrai. Mais il est occupé aussi lui ... »
MIKE: « Ne te tracasse pas, s'il te plaît. Je vais bien. Là on est sur la terrasse, je prends l'air et ça me fait du bien. Reste avec ta famille, ils ont sans doute bien besoin de toi aussi. »
AMELIE: « Oui tu as raison. J'entends que tu t'en sors bien. Je t'appellerai demain sans doute. Je t'embrasse fort. »
MIKE: « D'accord. Moi aussi je t'embrasse. Passe une bonne après-midi. »
AMELIE: « Merci, toi aussi, au revoir. » Et elle raccrocha.
MIKE: « Voilà, tu peux me retirer le casque s'il te plait ? »
DANY: « Oui bien sûr. »
Amélie est bouleversée par la mort de son grand père auquel elle tenait tant. Mais elle est ailleurs, son esprit est ailleurs. Elle ne pense qu'à Mike. Elle le sent si vulnérable loin d'elle, elle a le sentiment qu'il représente le sens de sa vie, qu'elle doit lui vouer sa vie. Elle est prête à cela, c’est ce qu'elle veut. Mais elle a peur, elle a peur qu'un malheur les sépare. Elle voudrait être près de lui, le regarder en silence, lui parler, le toucher. Elle veut l'aider, elle veut vivre pour lui, elle le trouve plus beau que jamais. Subitement elle a une vision. Elle se rappelle avoir été, petite, fascinée par un jeune homme en fauteuil roulant aperçu dans un parc. Les choses sont confuses dans son esprit, elle se sent mal, tout se brouille. Elle réalise qu'elle n'a rien avalé depuis 48heures, elle est épuisée, trop fatiguée pour avaler quelque chose... Elle se couche et s'endors. Elle rêve, elle fait des mélanges entre Mike et son enfance. Elle se réveille détendue, elle a l'impression d'avoir été au près de Mike. Elle est dans le vague. Elle va dans la cuisine, manger un petit morceau. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, être avec sa famille, dans cet environnement fait remonter de vieilles sensations. Après avoir mangé, il lui revient un autre souvenir, un carnet … Elle remonte dans sa chambre d'enfance, elle cherche encore, puis elle retrouve ce carnet … Elle n'ose pas l'ouvrir, elle hésite. Elle le fourre dans son sac, et va prendre l'air. Elle s'isole dans le jardin, elle ouvre son carnet, des photos, des mots, ...Ce n'est pas Mike, mais tous les détails correspondent. Tout est comme lui. Son attirance pour Mike ne serait donc pas fortuite. C'était écris en elle. Elle s'était ignorée, mais à présent c'est clair, cet homme handicapé devait lui plaire plus que tous les autres. C'était logique de vouloir lui dévouer sa vie. Toute sa vie elle en avait rêvé sans jamais vraiment le réaliser. Les heures allaient être longues avant de retrouver Mike, son homme idéal. Devait-elle le lui expliquer ou simplement continuer à vivre son amour pour lui ? Mike le ressent-il ? Ce carnet qu'elle vient de retrouver lui amène à la fois des réponses, mais aussi de nouvelles questions. Elle veut retourner au près de Mike. Les jours sont longs sans lui.
Les jours qui suivent, elle essaye de rester neutre au téléphone, de ne pas lui communiquer combien il lui manque. Mike de son côté est de plus en plus impatient, il décompte les jours. Parfois, il ne se sent pas bien, puis d'autres ça va mieux. Lui non plus n'en parle pas. Heureusement, le jour du retour arrive. Vers 16h00, elle passera le pas de la porte. Il l'attend avec impatience.
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Lucie emmène Paul à la voiture et l’installe. La route n’est pas très longue. Lorsqu’elle gare la voiture dans l’allée de ses parents, son papa sort voir si elle a besoin d’un coup de main.
L : « Bonjour papa, non ca va aller, je connais les manœuvres. »
Les chaussettes gênent beaucoup Paul, mais il essaye de les oublier. Lucie le sort de la voiture et son papa ne sait pas très bien comment se comporter.
P : « Bonjour monsieur » dit Paul avec sa voix si différent.
Il n’articule pas bien car il ne parvient pas bien à ouvrir sa bouche. Il sent un peu de salive couler le long de sa bouche, ça l’embête, ses pieds spasmes aussi. Comme si de rien n'était, Lucie lui essuie le coin de la bouche et ne prête pas trop attention à ses pieds pour le moment. Elle ferme la voiture et l’emmène vers la maison. Le père de Lucie a installé un plan incliné pour rentrer. Mais il est un peu trop raide. Lucie a beaucoup de difficultés à le monter. Enfin, avec l’aide de son père qui tire et guie, la chaise est en haut. Lucie le manœuvre dans le living. La mère de Lucie vient leur dire bonjour, Paul fait un effort pour sourire. Son visage bouge à peine.
P : « Bonjour madame. »
Paul est agité, il a d’énormes spasmes dans les jambes et les pieds. Heureusement Lucie les lui a fixés. Paul remarque le regard de la mère qui observe ses pauvres petites jambes. Elle lui dit bonjour, il lui donne un petit bisou sur la joue. Ils discutent un peu de choses et d’autres, la météo, le trajet, … Lucie s’est assise près de Paul et elle prend sa main dans la sienne. La main de Paul crampe un peu. Ils parlent de la nouvelle infirmière du matin qui est très efficace. Le père de Lucie propose un verre de vain. Paul en aimerait bien au moins une petite gorgée. Mais Lucie répond très vite :
L : « Il ne peu en avoir qu’un peu, il ne supporte pas bien l’alcool.
Lucie l’aide à boire un peu. La mère de Lucie sourit puis demande :
MERE : « Et ma fille vous soigne bien ? » en faisant un clin d’œil.
L : « Maman! »
P : « Très bien. » et il sourit également.
M : « Tu as plus d'autres patients ? »
Lucie explique alors qu’elle a assez à faire avec Paul, qu’elle n’a plus le temps et qu’elle veut s’occuper de son amoureux en permanence. A l’exception du matin, quand l’infirmière est là, elle peut alors avoir un peu de temps pour elle.
P : « Nous sommes tout le temps occupé. Je donne tout le temps des conférences, je parle dans les écoles, je fais des interviews et j'ai besoin d'elle tout le temps. Et puis je travaille à mon livre... »
M : « Oui je vous ai vue lors d'une émission télé. On peu se tutoyer, non? »
P : « Oui »
M : « Une émission sur l'assistanat sexuelle aux handicapé. »
La mère de Lucie est ouverte d’esprit. Lucie confirme et explique que c’est une cause pour laquelle ils se mobilisent. Soudainement, Paul remarque que le père de Lucie allume une cigarette. La fumée pénètre dans le respirateur et directement dans les poumons de Paul. La machine commence à sonner l’alarme. Paul a mal. Lucie s’énerve contre son père, qui s’excuse et s’éloigne. Mais le mal est fait. Lucie augmente directement la dose d’oxygène et intervient au niveau du respirateur. Peu à peu, Paul se sent mieux, mais les spasmes sont intenses. Lucie explique à sa maman qu’elle va masser ses jambes et pieds afin de le calmer un peu et essayer de diminuer les spasmes. Lucie lui retire les chaussettes et commence à masser le pied droit. Ca calme Paul assez rapidement.
P : « Sorry » murmure-t-il, « c'est ça d’avoir un handicapé lourd en visite. »
Paul est stabilisé, mais très fatigué. Il fait calme maintenant. On entend seulement le moteur du respirateur et la pompe du matelas gonflable sur lequel Paul est assis. La mère de Lucie essaye d’aider comme elle peut, et propose que Paul profite d’une chambre pour un peu récupérer. Mais Lucie est obligée de lui expliquer que ce n’est malheureusement pas possible. Paul a besoin d’une infrastructure particulière pour se coucher. Paul a du mal à rester éveillé, il ne parle plus. Ils doivent rentrer, Lucie doit aller le coucher. Elle lui masse la main droite. Paul se concentre sur l’idée qu’il sera bientôt dans son lit et qu’elle sera à ses côtés. Paul se demande se que les parents vont penser de cette visite, mais se dit que dans le fond, c’est surtout Lucie qu’il admire d’oser le présenter.
Lucie ramène Paul à la voiture, l’installe dans la camionnette et fixe la chaise. Le père de Lucie aide comme il peut et s’excuse encore une fois pour la cigarette et dit que la prochaine fois ça n’arrivera plus.
L : « Ca va papa. Il est fatigué, il ne te répondra pas. »
Ils reprennent la route. Dès qu’ils sont de retour dans leur appartement du luxe, Lucie s’affère à préparer le lit. Il y installe Paul, et se blottit contre lui.
Le lendemain le kiné est à la maison. Lucie aime le regarder quand il travaille sur le corps handicapé de Paul, lorsqu’il lui prend ses petites jambes, puis qu’il pousse sur ses pieds … Lucie l’aide lorsqu’il faut asseoir Paul quand le moment est venu de lui masser le dos. Lucie le tient pas dessous ses épaules et laisse reposer sa tête sur son épaule. Il sent l’odeur de son parfum dans sa nuque. Il est tellement paralysé qu’il n’arrive pas à l’embrasser. Lucie prend toujours garde de ne pas bloquer le respirateur. Lucie ne porte pas encore son soutien gorge, il voudrait tant l’embrasser mais il ne peut pas. Il pend comme une « poupée molle » contre elle. Puis elle le replace doucement sur le dos et parle un peu avec le kiné. Paul remarque bien que le kiné la drague un peu. Il est jaloux de son beau corps d’homme. Le sien est tellement déformé, il a de petites jambes, son ventre est tout gonflé a cause du manque de muscles, ses mains sont flasques et courbées. Il n’a que son visage dont il est fier.
Durant la nuit qui suit, Paul a soudainement une attaque de spasmes dans les jambes. Lucie dort dans un lit à côté de lui. Paul essaye de ne pas la réveiller, mais il ne peut rien contrôler. Lucie se réveille et se lève.
P : « Excuse-moi, je te réveille. »
Lucie le console et lui dit des mots gentils. Elle lui masse les jambes et les pieds en attendant que cela passe.
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Paul regarde ses e-mails, et voit un e-mail de son frère qui les invite pour le réveillon de Nouvel An. C’est une bonne idée parce qu’ils n’ont pas de plans et ils se sentent bien chez lui. Soudainement son pied commence à spasmer et au bout d’un temps il tombe du coussin. Paul ne sait rien fait, et il commence à glisser vers l’avant. Il risque de tomber de sa chaise. Il glisse plus loin et le cordon de son respirateur se tend. S’il tombe plus loin, il suffoquerait dans les cinq minutes. Heureusement, il calle et reste en équilibre instable. Ses jambes sont par terre, sa tête est presque qu’au niveau du dossier. Il a très peur mais il ne sait rien faire qu’attendre. C’est horrible d’être dans un état comme cela. Il se fait de la peine pour Lucie qui va s’en vouloir de l’avoir laissé seul. Ca n’est pas vraiment sa faute, il aurait du lui dire de mettre sa ceinture. Le respirateur fait de drôles de bruits. Il panique.
L : « Je suis rentrée ! Pas trop longue j’espère … »
Elle se dirige vers lui, là où elle l’avait laissé. Stupeur ! Elle le retrouve complètement mal. Elle accoure. Il est presque qu’inconscient à cause du manque d’oxygène. Le tuyau était tordu.
L : « NON! »
Lucie le prend dans ses bras pour éviter qu’il ne tombe plus bas. Elle entend que le respirateur qui force. Elle parle à Paul mais il ne répond pas.
L : « Je vais t’aider, on va arranger ça ».
Elle essaye d’être rassurante, mais elle a peur. Elle le déplace délicatement sur sa chaise, lui prend les jambes et les remet en place également.
L : « Mais que s'est il passé ? »
Elle le regarde, il n’est pas bien. Elle voit qu’il essaye de lui parler mais sans y arriver.
L : « Ca va, reste calme. Tu m'expliqueras plus tard. Tu es tout stressé, ton corps spasme beaucoup. Excuse-moi, je vais t'attacher, sinon je ne vais pas m'en sortir. Ton pantalon est détrempé, on va aller nettoyer tout ça. »
Elle entend que le respirateur fonctionne peur à peu normalement. Ca la rassure un peu. Elle prend une chaise et s’assied à la hauteur de Paul. Elle lui prend la main qui tremble tant, et le regarde.
L : « Calme-toi ... »
Elle lui parle doucement, elle essaye de le rassurer, ça se termine bien.
L : « Je suis là maintenant, tu n'es pas seul ..."
Paul tourne sa tête vers elle, il a très chaud. Elle caresse son visage avec sa main tout en gardant l’autre dans la sienne. Elle l’embrasse.
L : « Tu as eu peur, mais c'est fini, ca va aller à présent ... On ne va pas se presser, on a tout notre temps ... Je te laisse te calmer un peu. Je vais te mettre au sec et changer ton pantalon. »
Un petit sourire se dessine sur le visage de Paul, mais il disparait vite. Il spasme encore beaucoup.
L : « Je vais faire ça dans notre lit, je serai plus à l'aise. »
Elle l’emmène vers leur chambre, et prépare le lit pour pouvoir le laver. Elle le regarde, il ne dit toujours rien. Elle a l’impression qu’il respire fort.
L : « Viens, je vais te prendre dans mes bras et te coucher ..."
Elle lui tend ses bras, et le colle contre elle. Il tremble beaucoup. Elle lui masse un peu le dos.
L : « Je suis là, je suis là, ca va aller, calme toi, ... », puis elle déboucle les attaches une à une, « allez, on y va ... », elle le soulève et l’allonge sur le lit, « voilà, là, comme ça ... »
Elle sourit et retire son pantalon, retire son lange et le rafraichi. Elle remplace le lange et lui chercher un autre pantalon.
Paul lui murmure : « Ca va mieux "
Lucie lui enfile ce nouveau pantalon.
P : « J'ai eu un spasme et j'ai glissé. »
L : « Tu as eu une grosse frailleur ... J'ai beaucoup de mal à te calmer. » Elle le redresse. « Te voilà tout propre maintenant. »
Lucie s’assied à côté de lui et le prend dans ses bras. Paul aime beaucoup ça, ça le rassure tellement.
P : On doit bientôt y aller. »
L : « Oui, je le sais, mais on n’est pas pressé, ton bien être avant tout ! »
P : « D’accord. Aide-moi d’abord à manger un peu avant de partir. »
Paul ne sait plus mâcher la nourriture, il n’a pas assez de force. Il mange de la nourriture liquide que Lucie doit lui donner à la cuillère.
L : « Si tu as faim, oui, je vais te nourrir avant de partir. »
Elle le reprend dans ses bras et l’assied sur sa chaise. Elle replace chacun de ses membres comme il l’avait souhaité le matin. Elle fixe la ceinture sur son ventre et l’emmène à la cuisine. Elle l’incline légèrement et place une grand serviette sur sa chemise blanche afin d’éviter les tâches. Elle sort ce qu’elle avait préparé. Elle place son fauteuil à ses côtés. Elle charge une petite cuillère et l’avance vers lui. Avec ses doigts, elle essaye d’écarter un peu sa bouche afin que ça ne coule pas de trop. Elle retire doucement la cuillère et petit à petit vide l’assiette. De temps à autre, Paul tousse un peu, mais ça passe vite. Elle l’aide à boire. Elle glisse sa main dans sa nuque pour l’aider d’avantage.
L : « Voilà, c'est fini, tu as bien mangé. » Elle essuie les bords de sa bouche. « Bon, on va s'occuper de tes pieds, et y aller. »
Paul tremble un peu moins, mais ça risque quand même d’être impressionnant en arrivant. Elle lui enfile la paire de chaussettes.
L : « Dis moi si ca te gène, ou que je te fais mal hein. » Elle sent ses petits pieds se contracter. Elle arrête le mouvement, « allez courage, c'est un petit moment à passer puis tu ne le sentiras même plus ..." et elle continue « en voilà une de faite ».
Elle le regarde, elle voit bien que ça ne lui plaît pas de chipoter avec ses pieds comme ça.
L : « Allez courage, je ne te le demande pas tous les jours ... » et petit à petit elle enfile la deuxième « voilà, tu es super. Bravo ».
Elle l’embrasse bien fort. Il tremble à nouveau plus. Elle le serre contre lui.
L : « Allez courage, ca va aller. On va y aller. »
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Quelques semaines plus tard, Paul et Lucie prennent la décision de présenter Paul aux parents de Lucie. Ils ne l’ont encore jamais rencontré en vrai. Elle leurs avait déjà envoyé des photos de lui, mais ça s’arrête là. Elle a peur que son état ne les impressionne. Elle sent bien qu’il stresse un peu aussi. En général, Paul est à l’aise en public, mais ici, il a peur de faire mauvaise impression et que tout s’arrête comme ça. Lucie pense que ça ira avec son papa, c’est ça maman qui lui fait le plus peur … Elle est toujours tout sourire, mais pense parfois fort différemment. Afin de limiter le choc (pour ses parents) du premier regard, Lucie a envie d’habiller Paul sans exhiber son handicap inutilement. Elle le voit bien avec une chemise blanche a longues manches, un pantalon dans lequel il se sent bien et qui a des couleurs sobres. Elle sait qu’il se sent mieux les pieds découverts, mais elle souhaiterait vraiment qu’il accepte au moins de porter une paire de chaussettes noires, ne fusse que sur le temps qu’ils sont chez ses parents. Ses petis pieds recroquevillés plaise à Lucie, mais elle a peur que ses parents soient d’avantage gênés.
Paul est toujours au lit, l’infirmière est arrivée tard ce matin. Paul a une infirmière pour aider Lucie. Ce travail est trop lourd à porter par Lucie toute seule. Sur le temps que l’infirmière s’occupe de Paul, Lucie va lui chercher un peu de café. Paul la regarde avec tendresse.
L : « Bonjour. Voilà un peu de café ? ».
Puis elle redresse Paul, ajoute un autre coussin dans son dos. D’une main, elle prend la tête de Paul et de l’autre elle laisse couler le café dans sa bouche. Elle l’aide, Paul à trop de difficultés à incliner sa tête pour boire correctement. Un peu de salive et de café coulent.
P : « Oulà, attend je vais essuyer ça. »
Elle dépose la tasse, prend un drap et éponge les contours de la bouche de Paul.
P : « Pardon, je suis si maladroit. »
Mais Paul commence à tousser et s’étouffe presque. L’infirmière accoure pour l’aider. Ca va mieux.
L : « Là, ça va, ça passe un peu ? Tu es nerveux à l'idée de rencontrer mes parents peut-être ? »
P : « Oui, que vont-ils dire quand ils vont me voir ? Ils penseront que leur fille est devenu folle d'être avec un homme si handicapé. Et quand tu devras me donner a manger … »
L : « Ne te tracasse pas pour ça, pour une première j'ai demandé à ma maman qu'elle ne prépare pas de repas. Il y aura tout au plus un verre à boire avec quelques biscuits ... Puis, te voir, ils t'ont déjà vu en photo. Mais c'est vrai que ça risque d'être impressionnant pour eux, j'avoue ... »
P : « Oui en photo tu ne vois pas tous mes spasmes, le respirateur... Tu sais que quand je suis nerveux je spasme beaucoup. »
L : « Oui, je sais, je m'y suis préparée … »
P : « Comment? »
L : « Avec le temps, j'ai appris à te connaitre, à me connaitre, puis je vais tout faire pour te rassurer. Puis, je vais te mettre dans les bonnes conditions pour éviter qu'eux soient impressionné et que toi tu sois mal à l'aise. Regarde, je t'ai préparé ces vêtements là. » et elle les lui montre.
P : « Oui, ok je me sens un peu rassuré. Quand ta fille rentre avec un invalide comme moi, tu te pose des questions. »
L : « Oui sans doute, c'est vrai. »
P : « Tu veux déjà dévoiler nos plans d'avoir un enfant ou c'est trop tôt? »
L : « Je pense que c'est trop tôt. On va y aller progressivement. On va déjà essayer de leur faire comprendre qu'on a la situation bien en main. Puis de par mon métier, ils doivent se douter que je n'ai pas peur de m'occuper de toi. » Elle lui sourit, essayant de le rassurer.
P : « Oui je sais. Tu aides l'infirmière a me mettre dans la chaise de douche? Qu’est-ce ta mère avait dit quand elle a vu la photo? »
L : « Que tu as un beau visage. Elle m'a demandé si ça te faisais mal. Elle m'a demandé ton âge et comment on s'est rencontré. »
P : « Ah et qu’as-tu raconté? »
L : « J'avoue qu'on a pas beaucoup parlé de ton handicap, je crois qu’elle n’est pas à l'aise avec ca. »
P : « Oui je comprend... »
L'infirmière pousse Paul dans la chaise douche dans une douche adaptée. Elle commence à le laver. Paul préfère quand Lucie s’en occupe le dimanche matin quand l’infirmière ne vient pas. Lucie regarde les gestes de l’infirmière …
P : « Je dois être très clean pour tes parents. Je vais les mettre à leur aise, … Ne t'inquiète pas. »
L : « Je te fais confiance. Ca te convient la chemise que je t'ai choisie ? »
P : « Oui parfait. Tu me la mets? Tu sais que mes pieds ne supportent pas de chaussures pour l'instant? Donc il faut me mettre des belles chaussettes. »
L : « Et bien on va te trouver de belles chaussette alors, ça sera déjà mieux que rien. Voyons voir, avec ce pantalon, on pourrait mettre celle-ci, les noir ... Tu veux les mettre à la maison, ou bien juste avant d'arriver chez mes parents ? »
P : « Non, je préfère mes pieds nu à la maison. J'aime quand tu leur donne un petit bisou de temps en temps. Mets-les avant de me mettre dans la voiture. Tu m’aide a me remettre sur le lit et tu m'habile? ». L’infirmière s’en va.
L : « Oui, je vais m'occuper de tout ça. On va se préparer ensemble. »
P : « Oui, maintenant c'est toi qui doit t’occuper de ton chéri handicapé. »
Quand Lucie l’habille, elle aime le caler dans ses bras, l’entourer de son corps pour ne pas qu’il bouge, ou ne tombe. Elle le place sur le lit, dépose les vêtements et s’assied. Elle le cale contre son corps et prend la chemise, al déplie et enfile son bras dans la manche.
L : « Ca va, je ne te fais pas mal ? »
Paul ressent toujours quelques douleurs quand on l’habille, mais il feint, « non, tout va bien. Tu es une pro. »
Lucie dépose son bras le long de son corps, et fais la même chose avec l’autre. Elle l’embrasse dans la nuque. La main de Paul spasme un peu, il frisonne.
L : « Tu es stressé, je le sens ... Tu veux m'en parler ?"
Elle fait glisser sa main le long de son bras pour arriver jusqu’à sa main. La chemise est large, ça évite de tordre ses bras dans tous les sens. Elle commence à boutonner la chemise.
P : « C’est tes parents et puis j'ai tellement peur que tu ta fatigue de me soigner. »
L : « Il y a de l'aide en suffisance, et puis j'aime bien m'occuper de toi. Ca me rend heureuse. »
Lucie saisi le pantalon, se déplace un peu pour mieux atteindre les jambes de Paul. Elle prend un pied, l’embrasse, puis enfile la première jambe de pantalon. Ensuite, elle prend l’autre pied, l’embrasse aussi, et enfile la seconde jambe de pantalon. Elle se lève, et ajuste le tout pour que ça soit harmonieux.
L : « Voilà un homme sexy » et elle rit.
P : « Ah fantastique. »
L : « Y a plus qu'à mettre ça en valeur dans ton carosse. »
P : « Oui, mets-moi en chaise, amour. Je suis si bien dans tes bras. »
Le corps handicapé de Paul ne pèse plus que 42 kilos. Lucie place les bras de Paul autour de son cou, puis elle le serre contre elle pour le transporter et le dépose.
L : « Là ca va, tu ne sens rien qui te gène ? »
P : « Courbe mes jambes un peu plus s’il te plaît. »
Puis Lucie plaça également la main droite sur le coussin et la main gauche sur le support. Et termina par placer un coussin sous ses pieds pour soulever ses jambes. Elle l’emmena devant l’ordinateur. Paul le commande à l’aide de sa voix. Il lit les nouvelles pendent que Lucie le laisse un moment seul pour faire une course.
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Paul est très handicapé et dépend beaucoup de sa femme, Lucie. Son handicap a beaucoup déformé son corps. Il a du mal à supporter des chaussures, voire même des chaussettes, et préfère donc vivre pieds nus. Il est assisté d’une machine qui l’aide à respirer, celle-ci fait beaucoup de bruit. Paul est riche, ça l’aide dans son combat pour la vie. Pour sa femme le handicap n’est pas un défaut, c’est même plutôt le contraire. Paul est né comme ça, mais son état s’est aggravé ces 10 dernières années. Quand il était plus jeune, il n’avait pas besoin de respirateur, à présent oui. Paul parle seul mais avec beaucoup d’interruptions, il ne peut prononcer des mots que quand la machine expire l’air. Il ne sait absolument plus bouger, Lucie doit bouger sa chaise électrique à l’aide d’un joystick sur le haut de son dossier. Paul aime beaucoup être en public. Il souhaite que les gens voient comme leur couple heureux. L’amour que Lucie lui porte, déborde. Elle le touche sans gène, ils s’embrassent. Elle le fait cependant avec douceur afin d’éviter de l’étouffer. Paul lutte pour les droits des personnes handicapées, et le droit à l’assistance sexuelle. Il donne donc souvent des conférences et des débats.
Ce soir, ils sont invités a un banquet d'une association. C’est un walking dinner. Il ya une riche bourgeoise qui les aime bien et qui les a invité. La soirée se passe dans un chique domaine, un château. Lucie conduit le véhicule spécialisé avec lequel ils arrivent. Un couple vient les saluer avant même que Lucie ne l’ait déchargé. Ils sont très curieux de voir comment elle le manipule. Lucie a pris soin de bien l’habillé, même si ses pieds sont restés nu. Pendant le trajet, à cause des chocs, Paul a bougé dans sa chaise, Lucie s’affaire donc d’abord à le remettre correctement et vérifier si son respirateur est toujours bien positionné dans sa gorge.
Lorsque la soirée touche à sa fin, il est l’heure pour Lucie de donner quelques soins à Paul. Elle l’emmène donc dans leur chambre.
PAUL : « Je suis fatigué, veux-tu me mettre au lit? Fais attention à mon respirateur …»
LUCIE : «Oui bien sur, je vais t'aider. Et ne stresse pas pour le respirateur, je n’ai pas oublié les gestes»
Lucie se lève, l’embrasse et empoigne sa chaise pour l’emmener plus près du lit.
P : «Merci, ton pauvre homme handicapé dépend complètement de toi. Et puis, tu sais que ma vie dépend de ce respirateur. »
Elle lui caresse le visage, et le regarde avec ses yeux illuminés par son invalidité. Paul ressent profondément cet amour. Il est complètement à sa merci. Cela lui fait beaucoup d’effet, à tel point que sa main spasme un peu avec l’excitation.
Lucie le remarque, « allez calme-toi, je vais m'occuper de toi »
Les pieds de Paul se crispent, « Je sais mon amour. Merci de prendre si bien soin de ton homme infirme. J'adore quand tu me soigne.
Lucie lui déboutonne son blouson. Le torax de Paul gonfle et dégonfle au rithme de la machine.
P : « Embrasse moi mon amour »
Lucie l’embrasse sur la bouche, puis descend sur la joue, puis elle lui embrasse la main. Elle lui déboutonne le col et l’embrasse dans le cou, juste à côté de son respirateur. La main de Paul se crispe d’avantage, Lucie la lui prend et la glisse dans la sienne. Elle lui retire une première manche de son blouson.
P : « C'est fantastique amour mais fait attention au respirateur. »
Lucie sent la main de Paul se crisper dans la sienne, c’est un réflexe incontrôlable.
P : « Aime-moi, mon amour. Soigne mon corps infirme. »
Lucie lui dépose la main sur le corps. Puis refais le même geste de l’autre côté. Ensuite, elle sa main dans le dos de Paul, le soulève et retire complètement le blouson. Paul ressent son propre corps.
P : « Merci mais attention que je ne tombe pas. »
Son pied spasme d’avantage encore. Lucie redépose le corps de son aman délicatement, et commence à déboutonner son pantalon. Mais son pied bouge de trop, elle ne peut pas poursuivre. Elle décide alors de lui masser les jambes avant de poursuivre.
P : « Fixe mon pieds . Oui, c'est bien. »
Lucie lui retire son pantalon, et s’occupe de le mettre au sec. Ce sont toujours des manipulations compliquées. Il y a beaucoup de choses auxquelles elle doit faire attention. Les jambes paralysées de Paul adorent les mouvements de Lucie. Lucie est silencieuse, concentrée, elle a peur de casser son homme de cristal. Ce n’est pas évident de prendre soin d’un homme aussi infirme. Ses jambes sont fragiles.
P : « Tu fais ça super . Tu aimes t'occuper de mon corps handicapé, ? Donne un petit bisou sur mon pied qui spasme. Embrasse-le. »
L : « Oui, je t'aime. J'aime m'occuper de toi. Je sais que tu as besoin que je te le répète. Excuse-moi de ne pas le faire assez ... »
P : Je sais, j'adore quand tu touche mon corps paralysé. Oui je veux l'entendre. »
Lucie lui caresse les pieds, les jambes, les embrasse et les touche, « j'aime tes défauts, tes faiblesses, me font du bien. »
P : « Je sais. »
L : « Je vais te laver un petit peu avant d'aller se coucher. »
P : « Ca soulage tellement mes souffrances. »
L : « Sois calme s'il te plait, ça m'aidera. »
P : « Je ne contrôle pas, pardon. C'est mon handicap qui cause les spasmes. Je suis désolé. »
L : « Mais je le sais bien ... essaye simplement de ne pas t'énerver inutilement. Ca ne ferait qu'aggraver les choses. Je vais chercher une bassine d'eau chaude.
P : « Ok, mais tu m'excite tellement.
L : « Allez sois raisonnable, attend moi, je ne peux pas encore pour couper en deux, même pour toi.
Et Lucie fait glisser l’eau sur le corps de Paul. Puis fait doucement mousser l’eau.
P : « Tu me lave ? »
L : « Oui, tu ne le sens pas ? »
P : « Si, ça fait du bien de savoir que je serai propre.
L : « Voilà, c’est presque terminé. »
P : « Ah, merci. »
Et elle termine en débarbouillant son visage.
L : « Voilà, je t'essuie, puis je te coucherai. »
Elle ramène l’eau et revient avec l’essuie. Doucement, elle caresse son torse et suit ses allées et venues au rythme du respirateur. Elle poursuit sur son bras droit, puis le gauche. Paul aime la sensation de l’essuie sur son corps. Il la laisse faire en profitant. Puis Lucie opère les mêmes gestes sur ses jambes, et ses pieds recroquevillés. Paul est plus calme.
L : « Voilà, je suis au bout. » Mais Paul frisonne, et elle s’en va chercher une petite couverture pour le faire attendre le temps qu’elle prépare le lit. Paul ne peut pas prendre froid. Elle étend la couverture sur lui, et le couvre tout entier.
P : « Ah merci. »
Lucie ouvre le lit, place les coussins dont il a besoin et prépare le respirateur de nuit. Et termine en préparant les médicaments ainsi qu’un verre d’eau. Elle approche sa chaise du lit, retire la petite couverture, et glisse ses mains autour du corps de Paul et le serre contre elle.
L : « Prêt ? »
P : « Oui. »
L : « Allez, on y va. »
Et elle le soulève et l’emporte avec elle vers le lit et le dépose.
L : « Ca va là, je peux te lâcher ? »
P : « Oui ça va, mais pourrais-tu me placer un peu plus à droite s’il te plaît ? »
Le corps de Paul s’étend dans le lit, ses pieds spasmes à nouveau. Lucie le place dans la position qu’il souhaite.
L : « Voilà, là , c'est mieux ? »
P : « Oui, tu peux masser mes pieds un peu? »
L : « Je vais devoir te brancher sur l'autre respirateur ... Je m'occupe de tes pieds après. Voilà, je vais faire la manœuvre. »
Le tuyau en main, elle déconnecte, et le plus vite possible elle reconnecte de l'autre côté. Elle ouvre les vannes.
L : « Voilà c'est parti. » et le torse de Paul se gonfle d’un coup.
Lucie déboutonne sa chemise. Elle le regarde avec envie. Elle couvre le haut de son corps d’une petite couverture, et s’occupe de ses pieds comme il le lui avait demandé.
P : « Ah, c’est parfait. »
Ses petits pieds enroulés bougent doucement. Paul à l’air ailleurs. Elle remonte doucement le long de ses jambes, et s’allonge le long de son corps. Elle le réchauffe. Elle fait glisser sa main sur son torse. Elle remonte sur son visage et lui tourne doucement la tête vers elle. Elle lui dépose un baiser sur les lèvres, et lui prend la main pour la glisser entre ses jambes. Paul l’embrasse tendrement. Il adore sentir son sexe. Ca l’excite.
L : « Je t’aime. De quoi as-tu envie ce soir ? »
P : « De te faire jouir … »
Lucie se donne à lui. Il a tellement envie de l’aide, mais il n’y arrive pas. Elle prend ses mains dans les siennes et les serres très fort.
L : « Laisse-toi faire" murmure-t-elle à son oreille.
Les mains flasques de Paul se crispent, « Mais c'est tellement difficile d’être aussi inapte à agir. »
Lucie l’embrasse, respire fort, elle y prend du plaisir. Paul se réjouit de pouvoir vivre un moment aussi magique malgré son corps handicapé. Lucie oublie combien il est paralysé, elle est bien.
L : « Tu me fais du bien, j’aime ça. »
Lucie s’allonge à ses côtés, et le caresse.
P : « J’adore tes caresses. »
L : « Tu es beau. »
P : « Tu trouves ? Mais je suis déformé et horrible. »
L : « Mais non, ne dis pas des choses comme ça, tu es magnifique. Je n'aurais pas pu en aimer un autre que toi. Tes imperfections te sublimes. »
P : « Tu es trop géniale, mais je ne suis riens sans toi"
L : « C'était bien ce qu'on a fait ensemble. Tu te sens comment ?"
P : « C'était pas bien, c'étais divin. Je me sens dans ma vie comme un homme complet. C’est incroyable ta façon d’agir avec mon corps et mon handicap.
L : « Ca me rend heureuse que tu puisses être épanoui. »
P : « Moi, ça me rend heureux de pouvoir donner du plaisir à une femme. Je n’aurais jamais cru que mon corps handicapé puisse être apprécié par une femme. … Veux-tu bien mettre ma main sur tes seins, j’aimerais les caresser … »
L : « Mais je ne l'apprécie pas, c'est un trésor que j'ai longtemps cherché, je le chéri et en prend soin. J'aime quand tu me demandes de l'aide comme ça. J'aime pouvoir être utile et nécessaire. »
Lucie s’assied, prend la main de Paul sur son corps. Elle fait courrir sa main sur son sein.
P : « Fais la te toucher partout. »
L : « Parle-moi, encore, encore ... continue », et elle continue de faire circuler sa main sur son corps, ses seins, son ventre …
P : « Quelle chance que j'ai d'avoir rencontre une fille comme toi. Ca m'excite tellement. Tu est si belle et fraiche. Tu es ma femme. »
Elle ferme les yeux, « dis moi tes besoins ... Donne moi la possibilité d'exaucer tes vœux. »
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