• Ces fausses idées sur les handicapés

    Ces fausses idées sur les handicapésEn faisant quelques recherches sur Internet, je suis tombée sur cet article. Je ne veux nullement me l'approprier, seulement vous en faire profiter.
    Voici l'adresse : http://dd91.blogs.apf.asso.fr/media/00/02/1700852714.pdf
    Je ne publie ici que certains extraits :
     
    " Qui sont les personnes handicapées ?
     
    Les  personnes handicapées, sont des personnes qui rient, pleurent, jouent,  font du sport, vont à la piscine, au musée, elles séduisent, elles, mais malheureusement elles rencontrent des difficultés nombreuses et variées pour : traverser une rue, voir une exposition, porter une prothèse, aller voir une péripatéticienne, draguer, acheter un préservatif...
     
    Nous avons des préjugés
     
    La vidéo « On est tous faits pour aimer la vie », vous montre que nous avons des préjugés et que nous devons, chacun changer de regard pour que les personnes handicapées fassent vraiment partie intégrante de la société.
    Quand on voit cette vidéo (voir article "On est tous faits pour aimer la vie"), on est étonnés, touchés (on trouve par moment que c'est drôle, que c'est triste, que c'est injuste, on se dit « ah ça je ne supporterais pas », « celui-là ça va encore », ou même on est épaté).
    On est étonnés de quoi ? De voir
    que les personnes handicapées ont autant d'humour ;que les personnes handicapées vont « aux putes »que les personnes handicapées sont des champions olympiques que les personnes handicapées sont si vieilles ?! ou si jeunes ?!que les personnes handicapées ont autant d'amis,que les personnes handicapées sont si intelligentes que les personnes handicapées allaitent leur bébé 
    Si on est étonnés, ça veut dire qu'on ne les imaginait pas comme ça.
     
    On les imagine plutôt :
    Tristes, inquiètes = pas drôles
    Seules, isolées, sans famille, sans amis,
    Douloureuses, se plaignant d'avoir mal, de souffrir
    Sans sexualité, sans enfants, sans vie de couple
    Sans humour (one se dit tant que leur vie ne doit pas être drôle !)
    Pas trop vieilles ni trop jeunes... 

    Toutes ces pensées que nous avons, ces idées, ces clichés, ce sont des « représentations ».
    Parfois on se trompe, souvent même (la plupart du temps en fait).
    Mieux connaitre les personnes handicapées permet de moins se tromper, de changer de regard, c'est pour cela que je suis invitée à vous parler, pour essayer de changer de regard.
     
    D'abord, c'est quoi le handicap ?
     
    Plusieurs façons d'en parler
     
    On entend différentes expressions pour parler des personnes handicapées.
     
    Les « handicapés ». Cette expression est souvent utilisée par des journalistes. Et on sent bien que ceux-là n'en connaissent pas, car c'est résumer une personne à une caractéristique parmi d'autres, qui la catégorise de façon négative, comme on peut dire les « cancéreux », les « sidéens », les « noirs », les « arabes ». Ceux qui sont nommés ainsi ne se sentent pas respectés en tant que personnes, mais catalogués.
     
    Les « personnes handicapées ». Expression la plus courante. D'abord des personnes, ensuite avec une caractéristique particulière : un handicap, on qualifie la personne, comme « une personne atteinte d'un cancer », « une personne qui a la peau noire ». Dans cette expression, il y a encore des nuances entre : « une personne qui est handicapée » et « une personne qui a un handicap ». Mais le point commun, c'est de sentir que le handicap n'est pas la seule chose qui détermine cette personne.
     
    Les  « personnes en situation de handicap ». C'est une expression utilisée depuis quelques années par l'Europe, avec l'influence d'autres modèles d'autres pays (le Canada, l'Italie notamment), pas encore dans la loi française. Pour dire que la société, dans son ensemble, participe à rendre des personnes handicapées quand elle ajoute des obstacles.
    Une personne en fauteuil roulant est handicapée parce qu'elle est entourée de marches, de bus non accessibles, de guichets trop hauts... comme une personne âgée devient handicapée si elle doit sortir avec son déambulateur, comme une mère avec une poussette...
    C'est grâce à cette conception du handicap que les bâtiments doivent devenir accessibles, pour limiter les situations de handicap de milliers de personnes.
     
    Une définition
     
    La loi française a posé une définition au moment de la loi de 2005 (la même loi qui a créé les
    MDPH) : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. »
     
    Le handicap génère des difficultés sociales
     
    Bien sûr il y a des aspects qui touchent la santé, le corps ou le psychisme, et qui se soignent, mais ce qui nous importe aujourd'hui c'est de parler des aspects sociaux, relationnels (Le poids social, le regard des autres).
    Ce qui fait beaucoup souffrir les personnes handicapées, c'est le regard des autres sur elles, le regard social, les contraintes sociales :
     
    Quelques exemples :
     
    *Devoir se justifier
    A l'entrée à l'école : « ah votre enfant est handicapé, mais ça n'est pas simple... vous êtes sûrs qu'il peut aller à l'école ? »
    Une femme handicapée en gynécologie : « pourquoi vous voulez un enfant ? »
     
    *Devoir faire des efforts supplémentaires pour avoir une place dans la société :
    Parent d'un enfant en situation de handicap « il faut faire une ESS pour construire son PPS parce que sinon la MDPH ne lui accordera pas d'AVS »... ?! « c'est juste un formulaire à remplir » (un parmi combien ??)
    PSH : avant de prendre le TGV, il faut prévenir pour qu'un agent vous permette d'accéder à l'ascenseur et réserver votre GIHP pour finir le trajet après la gare...
     
    *Se sentir contrôlé, surveillé, jugé
    Parent d'un Enfant SH « il faut que vous retourniez voir le Dr Intel, ça fait 6 mois que vous ne l'avez pas vu... »
    Parent en situation de handicap : « l'assistante sociale passera pour voir si vous avez besoin d'aide »
     
    Quelles sortes d'idées fausses véhicule le handicap ?
    Et ces difficultés sociales sont notamment dues aux images que nous avons du handicap dans la société en général.
    Nous revenons à nos préjugés, quels sont-ils ?
    Il y en a beaucoup, je n'en développerai que 3, ceux qui nous intéressent particulièrement aujourd'hui. Mais il y en a d'autres que je vais juste lister :
    L'association handicap physique = handicap mental (on prend systématiquement une personne en fauteuil roulant pour quelqu'un qui ne pense pas bien ou n'est pas intelligente ou qui ne parle pas...)L'association du handicap à l'idée de mourir jeune (c'était vrai quand les PH ne bénéficiaient pas de soins mais ce n'est plus du tout le cas. Aujourd'hui il y a des PH « vieillissantes » et cela étonne. Aussi on croit que les PH se suicident, mais ce n'est pas prouvé statistiquement plus que d'autres catégories de personnes)L'association entre handicap et incapacité alors que la PH s'adaptent toujours et plus que nous en permanence, dès leur plus jeune âge (elles doivent prouver encore plus que les autres pour acquérir les mêmes droits) 
    [...]
     
    Les PH n'ont pas de sexualité.
    L'image classique : les toilettes publiques : hommes/femmes/handicapés, comme si c'était un genre à part entière !
     
    Faux : les personnes en situation de handicap ont une vie affective et sexuelle. Elle n'est peut-être pas classique, mais elle existe et la nier leur est néfaste. Rien de plus important dans la vie que d'exister pour les autres, d'être regardé, aimé, et d'aimer, de tenir à des gens autour de nous. Pour les valides comme pour les personnes handicapées.
     
    [...]
     
    Vrai : Ils ont envie de plaire, ils sont amoureux, ils en souffrent...
     
    Ce qui est différent pour eux, c'est la dépendance qui risque de leur compliquer la vie avec les autres. Avoir besoin de l'aide de quelqu'un pour des choses simples comme s'habiller, prendre les transports en commun, dessiner... ce n'est pas simple à gérer. Ça induit des formes de relations parfois compliquées où on n'ose pas dire non, où on n'ose pas s'opposer (parce qu'on a besoin de l'autre 2 minutes après). Mais toutes les personnes handicapées ont une vie affective.
    Quand on parle sexualité, on entend aussi « relations sexuelles ». Ça c'est l'intimité de chacun... les valides n'étalent pas leurs relations sexuelles au grand public, les personnes handicapées non plus. Mais celles qui osent en parler racontent des choses simples : elles disent tout simplement que c'est possible.
    Beaucoup de personnes handicapées souffrent cependant d'isolement, de solitude, disent avoir du mal à rencontrer un amoureux ou une amoureuse. Mais c'est peut-être lié en grande partie à deux choses :
    l'institutionnalisation de la France (le fait d'avoir créé des structures assez fermées et assez contraignantes) car depuis leur ouverture, depuis que des échanges sont possibles, depuis que les couples ne sont plus interdits dans le règlement (eh oui !) des rencontres sont possibles ...ce regard social imprégné de préjugés. Et c'est ce contre quoi nous devons tous lutter en permanence. Pour que ça devienne normal pour nous de voir n'importe quel couple vivre une grande histoire d'amour, et qu'on transmette cette évidence aux enfants handicapés dès qu'ils sont tout petits.C'est parce que les adultes imaginent que c'est possible, que les enfants s'autorisent à rêver et se donnent les moyens d'accéder à leurs rêves.

    Une personne handicapée ne peut pas avoir d'enfant ...

    parce qu'on ne peut pas s'en occuper,
    parce qu'on ne peut pas avoir de relations sexuelles...
    parce que l'enfant serait atteint de la même déficience...
     
    Faux : les personnes handicapées peuvent avoir des relations sexuelles, ça a d'ailleurs posé bien des problèmes dans des institutions pour personnes handicapées mentales où des actions de stérilisation ont été menées sans informer les personnes ni les familles
    De plus, des tas de parents handicapés sont capables de s'occuper de leurs enfants. Certains auront des difficultés mais là encore, ce qui est important, c'est de ne pas généraliser.
    Des personnes porteuses d'un handicap ont le désir d'avoir et d'élever des enfants. Cela pose des questions et des problèmes autour des tâches quotidiennes, de l'éducation, de la protection... Mais des réflexions et des solutions existent.
     
    [...]
     
    Les problèmes soulevés sont différents selon le type de déficience
    Pour le handicap mental :problème de responsabilité, de projection dans l'avenir, de réflexion, de communication, de décision
    Les solutions : aide humaine, accompagnement éducatif, prévention not. par l'éducation sexuelle et civique. Des services d'aide à la parentalité s'ouvrent (il y en a un, expérimental dans le Nord de la France).
    Pour le handicap moteur :Surtout les taches matérielles : habillage, transport, surveillance, besoin d'aides humaines ou techniques. Dans les situations où quelqu'un déjà parent, devient handicapé. Que se passe-t-il ?pour soi, énorme travail psychologique (qui prend de l'énergie et du temps) dépression normale (changement de vie) puis adaptationpour le couple : difficile car :à la fois la même personne mais une personne différenteré-apprendre à se connaitreéviter une relation soignant-soigné qui induirait une dépendancepréserver une relation de séductioninventer une nouvelle vie sexuellepour les enfants :ils auront eu peur, souffert de voir leurs parents inquiets... seront eux-mêmes peut êtreagités, déprimés, moins bons à l'école...ils devront s'adapter à ce nouveau parent (peut-il encore être autoritaire avec moi ?protecteur ?) 
    C'est possible ! (Réf. Biblio Ph. Et S. Vigand)
     
    Que deviennent les enfants des parents en situation de handicap ?
    Pour l'instant peu de recul. Pas plus de problèmes physiques ou psychologiques, sauf avec le handicap mental (à peu près un tiers présente des difficultés mentales, mais il faut reconnaitre que c'est sans aide ! et un tiers se retrouve accueilli dans d'autres familles. C'est plus que dans la population normale).
    Les enfants posent des questions, sont très vite confrontés à la différence, à la tolérance ou son absence. Ils respectent et aiment leurs parents, sans distinction de handicap ou de maladie.
    Ils sont parfois inquiets pour eux et cela peut créer des symptômes visibles, ou les amener à se mettre dans des positions de responsables très tôt (phénomènes de « parentalisation »).
    Ils souffrent d'avoir un parent différent comme tout enfant qui rêve de parents idéaux (beaux, riches cools, qui ne foutent pas la honte devant les copains)...
     
    Pourquoi le handicap créé ces idées ?
    Car il fait peur. On essaie de se l'approprier, de comprendre. Toutes ces représentations s'inscrivent dans des scénarios, des petites histoires qu'on se construit pour expliquer le handicap.
    Pourquoi le handicap fait peur ?
    -          l'inconnu fait peur (« comment est-ce possible ? »)
    -          l'étranger (« il est si différent de moi ! »)
    -          peur de l'attraper (fantasme de contagion) (« je ne veux pas que mon enfant aille dans la même école que lui »)
    -          peur de l'origine (« pourquoi on devient ainsi ? »), on s'invente des histoires, souvent en France liées à une faute ou une culpabilité « si il est comme ça, il l'a peut-être mérité », « qu'est ce qu'ils ont fait ces parents là pour avoir un enfant comme ça ? » comme si ils étaient coupables de quelque chose...
    On a tous besoin de s'expliquer les choses, nous, les parents d'enfants handicapés, les personnes en situation de handicap.
    Alors on s'invente des petites histoires qui comblent l'inexplicable ! C'est ce qu'on appelle des fantasmes, des scénarios imaginaires qui viennent expliquer le Réel.
    C'est humain d'avoir peur de l'autre. Et d'avoir des préjugés. C'est la différence qui nous fait réagir, le fossé que l'on croit exister entre les valides et les autres.
     
    Même les personnes en situation de handicap ont des préjugés et ont peur de l'autre !
     
    Les personnes valides croient (encore une idée fausse) que les personnes handicapées sont douces et tolérantes.
    Faux, elles sont aussi humaines que les autres, donc aussi réactives à la différence, pas plus pas moins tolérantes. Il y a des personnes handicapées qui pensent : je suis différent, les valides ne peuvent pas me comprendre donc ce n'est pas la peine que je leur parle. Et elles s'isolent d'elles-mêmes.
    Il y a des personnes handicapées qui pensent : je suis différent des autres, donc unique, donc précieux. Ces personnes pourront se montrer exigeantes, désagréables voire méprisantes. Elles seront isolées et renforcées dans leur déception des autres.
    Le handicap ne protège pas de la peur de l'inconnu, de la peur de l'étranger ni même de la bêtise ! Sur ce plan nous sommes à égalité, comme sur tant d'autres...
     
    En quoi ces représentations sont une force ?
     
    Nous avons vu combien ces préjugés peuvent engendrer des difficultés sociales. Mais il faut dire que ces « représentations » sont aussi quelque chose de positif. Elles ne sont pas à condamner en soi. Il ne s'agit pas de dire que « c'est mal » de penser ci ou ça car ça ne fait pas avancer le problème. Il y aurait d'un côté les gentils qui pensent des choses sans préjugés, et les « méchants » qui ont des préjugés. Non, chacun de nous en a. Même les plus tolérants des humains en ont, tout simplement parce que c'est une réaction humaine, normale, vis-à-vis de tout ce qui sort de nos habitudes, de nos références habituelles.
    Comme quand on voyage et qu'on découvre une culture, qu'on plonge dans le monde d'Avatars... On s'étonne, on est curieux, on est parfois insécurisés... Ces réactions, ce sont donc aussi ce qui fait l'intérêt de nous côtoyer entre gens différents. On aime être surpris, étonnés. On apprécie parfois quand on réalise qu'on se trompait sur quelqu'un...
    Le positif, c'est la curiosité, l'intérêt pour l'autre. C'est la non-indifférence. C'est déjà une manière d'exister ! Quand les autres ne sont pas indifférents à nous, nous pouvons entrer en relation, parler, se découvrir, interagir. Il n'y a rien de pire que l'indifférence. On n'existe, on ne se sent exister que parce que des gens nous regardent, nous parlent, nous touchent. C'est notre force et notre fragilité d'humains.
     
    Comment améliorer les choses = changer de regard ?
     
    5 points :
    -          prendre conscience de nos préjugés : c'est ce qu'on fait aujourd'hui à travers ces images. J'espère que vous aurez appris à mieux vous connaitre, et sachez que vous pouvez approfondir cela facilement en en parlant autour de vous, ne pas avoir peur de parler de vous !
    -          faire des choses ensemble, comme aujourd'hui aussi. Forcément on se découvre autrement parce qu'on organise ensemble, on échange...
    Ce qui améliore nos relations, c'est le fait de vivre ensemble dans la société, de participer ensemble à des activités, de prendre ensemble les transports, d'aller ensemble à l'école, etc... parce que ça contribue à diminuer les différences, à diminuer le fossé que l'on croit exister entre les valides et les autres.
    C'est ce qu'on appelle l'inclusion, non pas l'intégration (qui suppose déjà qu'on fait une différence, on trie puis on intègre les différents dans les normaux). Non l'inclusion, c'est être inclus d'emblée, ne même plus se poser la question. Comme en Italie où tous les enfants vont dans leur école de quartier, sans jamais poser de critère.
    C'est le pari d'Autrement Capables, qui se déroule toute cette année sur l'Essonne : de faire des choses ensemble, simplement parce qu'on a des points communs, et parce que il faut mettre des personnes handicapées avec des valides.
    Faire un spectacle ensemble, jouer de la musique, danser, aller voir un concert, manger, faire cette journée d'échange...
    Donc apprendre à se connaitre, autrement
     
    -          être modestes : si on pense tout connaître, les gens ne se racontent pas à nous, ils ne veulent pas nous contrarier.
     
    Anne Ancelin-Schutzenberger « Je dis « je ne comprends pas, expliquez-moi ». Les gens sont très gentils, quand on est plein de bonne volonté mais un peu stupide, ils vous aident beaucoup. Alors que si on est intelligent, ils ont peur de vous. Ainsi je dis « je ne comprends pas » et ils m'expliquent. Ils entrent dans les détails. Alors on comprend vraiment ce qui s'est passé » p125 Le plaisir de vivre, 2009
     
    J-M Bouchard : « Le partenariat commence à partir du moment où je reconnais que j'ai des incertitudes et des zones de doute où je ne suis pas sûr, certain, que la vérité ne soit seulement que de mon côté. Mais que la vérité se retrouve autour de la table quelques part, où chacun en est le détenteur ».
     
    -         reconnaitre qu'on a des choses en commun, qu'on est pareils
    Le même JM Bouchard dit qu'il faut d'abord passer cette étape pour travailler vraiment ensemble à égalité : les uns vis-à-vis des autres, on a les mêmes peurs et envies : la peur d'être jugé, mal compris, mal perçus ET le besoin d'être respecté, apprécié, aimé finalement.
    Charles Gardou dit que ce qui nous rapproche c'est la vulnérabilité : nous les humains, nous sommes tous, sans exception, des êtres vulnérables. A chacun et chacune de nous de réfléchir: qu'est ce qui, pour moi, fait que je suis vulnérable ? Qu'est-ce que j'ai en commun, comme vulnérabilité, avec les personnes handicapées ? Qu'est-ce que j'ai en commun avec toutes les personnes qui sont là ? Moi, comme chacun de vous ici, j'ai des choses en commun avec les personnes handicapées. Sinon je ne serais pas là. Moi j'ai trouvé quelques réponses, Et vous ?
    Et si on cherche bien, on a des choses en commun, beaucoup plus que ce que l'on croit au départ.
     
    -         rencontrer des personnes avec lesquelles nous ne sommes pas dans un lien de dépendance, ou de soignant-soigné, comme aujourd'hui aussi !
    Je m'explique : si vous êtes un professionnel, vous n'oserez jamais dire à une mère dont vous vous occupez de l'enfant : « vous m'agacez, vous ne le lâchez pas », et cette mère n'osera pas vous dire : « vous m'insupportez à me dire tout le temps que je dois lâcher mon fils », parce qu' il y a des enjeux : vous devez travailler ensemble, vous ne savez pas pour combien de temps mais à priori plusieurs années donc il FAUT que vous vous supportiez. Le parent aura peur que l'enfant subisse des remontrances si lui le parent est désagréable avec les professeurs. Le professeur aura peur de tenir des propos peu professionnels, de ternir son image... Alors que si ce professeur parle à d'autres parents, il pourra dire : « ya des parents qui m'agacent quand ils ne peuvent pas lâcher leur enfant » et le parent pourra expliquer à ce professeur là ce qui fait qu'un parent réagit ainsi...
    Personnellement j'ai beaucoup appris avec le GNP (Groupe National des Parents) de l'APF où j'ai côtoyé de nombreux parents sans lien de soin.
     
    Nous changerons de regard...
    Justement en regardant tous ces domaines dans lesquels nous sommes à égalité.
    Justement en reconnaissant ce qui nous rassemble, ce qui fait que nous sommes pareils.
     
    Conclusion
     
    Un jeune homme que je rencontre dans le cadre de mon travail de psychologue (donc en situation de handicap) arrive à l'un de nos rendez-vous avec un problème, relationnel. Nous passons la séance, presque 1 heure, à décortiquer la situation, à essayer de mieux comprendre ce qui l'ennuie, ce qui lui fait de la peine dans cette situation. Il conclut en disant « c'est marrant, je ne vois plus la situation tout à fait comme avant ».
    Eh bien, souhaitons-nous, à force d'échanges et de rencontres, comme aujourd'hui, de « ne plus voir les choses tout à fait comme avant ».
    Echanger nos regards, permet de changer nos regards. Les regards de chacun d'entre nous compte, parce qu'ils sont posés sur les autres, parce que des gens vivent, existent, dans notre regard.

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