• Chapitre 2

    Il sourit puis elle poursuit:

    - "Que faites vous dans la vie ? Vous êtes écrivains ? Je suis bavarde et indiscrète, comme ça vous avez déjà deux de mes défauts "

    - "De bien jolis défauts. Non malheureusement je ne suis pas écrivain, l'écriture a toujours été pour moi une torture. J'aimerais pourtant pouvoir coucher mes sentiments et mes pensées avec aisance sur le papier. Je travaille dans une société financière, je suis un homme de chiffres. Je me présente, je m'appelle Pierre"

    - "Et bien enchantée Pierre, moi c'est Stéphanie"

    Il lui tend sa main droite. 

    PIERRE: "J'aime beaucoup votre prénom. Très heureux de faire votre connaissance Stéphanie"

    Gênée de montrer d'emblée son handicap, elle lui tend la main gauche. Il est un peu surpris mais ne dis rien et je serre sa main gauche. 

    STEPHANIE: "Excuse-moi, mon impolitesse mais l'état de mon bras droit ne me permet pas de te serrer la main"

    Elle préfère ne pas mettre de mal entendu dès le départ.

    P: "Pas de soucis pour moi, je ne m'en formalise pas. Me permettez-vous de vous demander ce qui vous est arrivé ? Un petit accident de sport peut-être ?"

    S: "Nous pourrions peut-être nous tutoyer"

    P: "Avec plaisir, adoptons donc le "tu"."

    S: "Mais je vais répondre à ta question."

    Le serveur arrive avec les thés et elle s'interrompt le temps qu'il pose les thés, puis reprend

    S: "C'est une bête histoire qui s'est mal terminée"

    P: "Comme souvent les petits accidents"

    S: "Une ballade en forêt avec mon copain de l'époque, puis une mauvaise chute et j'ai eu l'avant bras cassé. Mais tellement loin dans la forêt que quand les secours sont arrivé il était trop tard, et ils ont dû ... amputer"

    Et elle posa son bras invalide sur la table.

    S: "C'était il y a 2 ans maintenant"

    Pierre est surpris, ouvre la bouche, et encaisse le choc.

    S: "Je t'ai coquée, je suis désolée … Je ne sais pas encore vraiment l'expliquer avec délicatesse."

    P: "Oh non pas du tout, je suis désolé pour toi, sincèrement ... Cela n'enlève toutefois rien à ton charme"

    S: "Tu es gentil, mais ils ne disent pas tous ça malheureusement ... Et mon copain de l'époque le premier"

    P: "J'espère au moins qu'il t'a soutenu dans cette épreuve."

    S: "Il a préféré être cash, et m'a quitté dès que je suis sortie du bloc. Je ne lui en veux pas, je crois que ça aurait été pire de faire du cinéma inutile. Je préfère quand les gens sont directe et sincère avec moi"

    P: "Oui je comprends mais ce n'est pas très "fair" de sa part si tu me permets cette critique. Au moins, tu as pu juger de la profondeur de ses sentiments"

    S: "Oui, si tu veux. Mais ce jour là j'ai tourné une page de ma vie. Avec ou sans lui les choses auraient de toute façon été très différente. Aujourd'hui, j'ai compris que je ne peux plus espérer grand chose, au début ils disent tous que ça ira. Puis les détails finissent par les déranger et ils s'en vont tout gêné"

    P: "Parce qu'ils ne savent pas voir la femme que tu es et ne vois que le handicap"

    S: "Tu es amusant, mais les mots gentils, ils les ont eu aussi. Y a que l'expérience qui peut vérifier les dire. Et même si tu as l'air aussi sincère que les autres, pourrais-tu me trouver une bonne raison d'apprendre à te connaître d'avantage ?"

    P: "Oh c'est une grave question. Je suis prêt à poursuivre l'expérience J'ai moi aussi un petit handicap : je suis incapable de me dresser des lauriers avec mes qualités. Il te faudra les découvrir par toi-même, les qualités, comme les défauts."

    S: "Alors tu es modeste, c'est une belle qualité à explorer"

    P: "Modeste et assez timide. J'ai du me faire la guerre pour trouver le courage de t'aborder"

    S: "Et bien tu t'en sors très bien finalement. Je dois dire qu'au moins tu sais faire la conversation, on aura au moins eu ce moment d'agréable"

    P: "Merci, je te retourne le compliment. J'espère que ce bon moment ne s'arrêtera pas une fois notre thé terminé"

    S: "J'habite le quartier, je ne suis pas pressée de rentrer. Et demain je n'ouvre ma boutique qu'à 10h"

    P: "C'était ma prochaine question, tu ne m'as pas dit ce que tu faisais dans la vie ?"

    S: "Je suis fleuriste"

    P: "Oooh une fleur parmi les fleurs. Quel beau métier"

    S: "Oui, on voit du monde, et de loin on partage tous les moments important de leur vie, les bons et les moins bons"

    P: "Personnellement, je qualifierais celui que nous vivons d'exceptionnellement agréable et plaisant. Mais il va falloir que je trouve une autre idée que vous offrir des fleurs la prochaine fois que nous nous verrons"

    S: "Le cordonnier est toujours le plus mal chaussé, malheureusement. Mais est-ce parce que tu travaille dans une société de finance que tu n'aime pas voir ton compte en banque ?"

    P: "A propos de chaussures, les tiennes mettent en valeur tes belles chevilles. Je n'aime pas le voir parce qu'il n'est pas si bien garni que je pourrais l'espérer, mais je le surveille de près. Mon banquier n'est pas du genre "arrangeant""

    S: "Je voulais dire que ce n'est pas parce que je vois des fleurs tous les jours que je n'aime pas en recevoir"

    P: "Je t'avais suivi, j'y penserai... ou alors du chocolat..."

     

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