• Une opportunité à saisir!

    Quand j'étais en rhétorique, l'école nous avait demandé de passer trois jours en retraite. Pour ce faire, elle proposait différentes options : monastère, randonnées, aide dans le milieu social, ou encore aide infirmière dans un hôpital. Personnellement, j'ai choisi cette dernière possibilité. C'était peut-être pour moi l'occasion d'être en contact avec des personnes avec lesquelles je me sens bien.

     
    Ma première expérience
     
    Quand je suis arrivée, on m'a placé dans le service postopératoire, tandis qu'une copine avait été placée dans le service de revalidation. J'ai passé les deux premiers jours normalement. En fait, il y avait beaucoup de personnes âgées. Pour les messieurs, j'étais surtout la nouvelle jolie infirmière qui apporte les repas. Puis à la pause de midi, je papote un peu avec ma copine qui m'explique qu'elle passe principalement son temps à discuter avec les patients.  Elle me parla en particulier d'un patient turbulent : un jeune paraplégique accidenté de voiture. Elle me raconte qu'il aime bien parler avec elle et que si je le souhaite je pourrais l'accompagner ce jour-là en fin de journée.
     
    Enfin en contact avec un paraplégique
     
    C'est ce que je fis, et j'ai ainsi passé une heure ou peut-être une heure et demie (c'est passé tellement vite). Et on discuta toute les deux avec ce garçon. C'était un beau garçon, je lui donnais 25 ans environs, il n'était pas gêné de discuter de ce qui lui était arrivé. Jusque là il me plaisait beaucoup, jusqu'au moment où j'ai appris que c'était déjà le troisième hôpital dans lequel il séjournait tant il se faisait un malin plaisir à rendre la vie impossible aux infirmières.
     
    Une opportunité à saisir!Son histoire
     
    Un jour, ils rentraient (lui et des amis) de soirée, ils étaient quatre dans une voiture. Soudain, la voiture sorti de la route et alla percuter un arbre, tout le monde était sain et sauf, jusqu'à ce que le contrecoup les projeta contre un poteau. C'est ce deuxième choc qui le paralysa des membres inférieurs. Des quatre personnes que comptait la voiture, c'est lui qui s'en sorti le moins bien. Les trois autres, n'ont en effet gardé aucune séquelle physique.
    Il me montra également des photos de ce qu'il restait de la voiture. Sur le coup, ça m'a fait penser à une boule de papier chiffonnée, mais en effet à y regarder de plus près il restait quelques traits d'une voiture jadis.
     
    Ma première mise à nu
     
    A la fin de la journée, alors que j'attendais le bus avec ma copine, j'ai tenté de lui expliquer ce que je ressentais quand je pouvais parler avec des hommes comme lui. J'étais un peu gênée, mais heureusement, elle, très ouverte d'esprit, a essayé de me comprendre. Je lui ai dit que c'était la première fois que le racontais à quelqu'un et que je préférais donc que ça reste entre elle et moi. Alors, elle me proposa de l'accompagner toute la journée suivante dans son service, ou au moins commencer par demander si cela était possible.
     
    Toujours plus proche, mais attention ça brûleUne opportunité à saisir!
     
    C'est donc ce qu'on fît dès le lendemain et ce fût accepté. Durant ces trois jours, on arrivait toujours le matin à l'heure de donner le petit déjeuner. Dans le premier service dans lequel j'avais passé les deux jours précédents, les infirmières m'avaient bien expliqué que je devais toujours demander au patient s'il avait besoin d'aide pour déballer ses couverts ou beurrer ses tartines. Certains n'en avaient pas besoin, et je les laissais faire, puis d'autres étaient bien content que je leurs propose mon aide. Je fis donc de même dans ce service (de revalidation). En général, les personnes refusaient mon aide, donc je les laissais faire, mais évidemment, une fois l'avoir demandé à ce garçon paraplégique, il s'en pressa de me demander que je lui fasse sa tartine de confiture. Ce que je fis. Mais, c'est environs une heure plus tard, que le chef de service me convoqua pour me réprimander, en m'expliquant, que dans son service on ne beurre pas les tartines. Les personnes étant là pour une revalidation, elles doivent apprendre à se débrouiller seule. J'avais donc commis une erreur. Il termina enfin, en me demandant de ne plus entrer dans cette chambre là (la chambre du garçon). Ainsi, au moment, de changer les draps de lits de chaque chambre, je n'entrai pas dans la sienne. Ensuite, il fit mine que l'on m'appelait dans mon premier service, mais je compris qu'il cherchait simplement à se débarrasser de moi quand j'arrivai et que personne n'avait besoin de mon aide.
     
    Tout se fini bien
     
    Dans le courant de la journée, le garçon paraplégique vint me retrouver pour me présenter ses excuses, heureusement il n'avait rien à se reprocher vis-à-vis de moi, je n'étais là-bas que pour trois jour (et c'était le dernier) et de plus ça n'aurait aucun impact sur le scolaire, puisque c'était une simple retraite. A la fin de la journée, mon chef de service me demanda comment j'avais vécu ces trois jours, pour moi tout c'était bien passé. Je lui ai malgré tout expliqué mon petit accrochage avec son collège. Il me demanda alors vers quel type d'étude je voulais me diriger et quand je lui répondis « ingénieur industriel », il me dit alors que l'important était surtout d'avoir le contact facile et agréable avec les patients, et que ça me servirait sans doute plus tard.
     
    Conclusion
     
    Ces trois jours, je les ai appréciés, j'en ai profité, je les ai savourés. Ils m'ont aussi ouverts les yeux sur d'autres facettes de la vie que je commençais à découvrir.
    Comment s'est terminée mon histoire avec ce garçon ? Je l'ai vu une dernière fois avant de prendre mon bus et ça s'arrêta comme ça. Il ne su jamais quel sentiment il avait créé en moi, à moins qu'il ne le remarqua (mais ça je ne le saurai jamais). La seule question qui me traversa l'esprit : serait-ce une bonne idée d'aller le retrouver pour apprendre à mieux le connaître, mais cette fois-ci sans mon étiquette d'infirmière, mais avec mon cœur. Et puis j'ai réfléchi, et je me suis dit que j'étais encore un peu jeune pour me lancer volontairement dans une histoire comme ça. Et puis, je crois au destin, si un jour je dois le recroiser et bien tant mieux pour moi, et si je ne le revois jamais, ce n'est pas grave, c'est que le destin à mieux à me proposer ...

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