• Chapitre 3

    Puis un silence, des regards échangés.

    P: "Mais je note déjà un point très positif. Tu n'es pas opposé à ce que nous nous revoyions"

    S: "Non, je prends le risque, tu as l'air sincère"

    P: "Je le suis et je serais sincèrement ravi de te revoir"

    S: "Avec plaisir"

    P: "Ce sera un plaisir partagé alors"

    Stéphanie sort un comprimé de sa poche et l'avale avec ce qui lui reste de thé.

    P: "Est-ce que je t'ennuie au point de prendre un cachet pour supporter la douleur ?" 

    Il lui sourit et lui fait un petit clin d'œil malin. 

    S: "Ce n'est pas toi qui m'ennuie mais le fantôme de mon avant bras qui fait des sienne en fin de journée."

    P: "Oh... Tu voudrais m'expliquer ?"

    S: "Oui, bien sur, autant répondre tout de suite à tes questions"

    P: "Je ne sais pas trop par quoi commencer, j'espère ne pas te choquer. Ni avoir des curiosités malsaines"

    S: "Ce n'est pas malsain, justement je me demandais quand tu allais passer le cap. Et pour répondre à ta première question, quand je fatigue, mon bras réagit comme s'il était encore entier. "

    P: "Ah bon, ok. Et bien passons ce cap ensemble dès maintenant alors"

    S: "Et pour poursuivre, ça me donne des douleurs dans mon bras, comme si le cerveau essayait de le commander mais qu'il n'y arrive pas, alors il insiste. Et là je tiens plus, et je prend une gélule qui fait passer cette douleur là"

    P: "D'accord. C'est difficile à imaginer mais je comprends"

    S: "Je n'aime pas avoir l'air d'une droguée, mais bon... C'est difficile à expliquer aussi" et elle rit

    P: "Il n'est pas question de drogue quand c'est thérapeutique". Il lui sourit. 

    S: "Et tu as d'autres questions ?"

    P: "Je suis vraiment conquis par ton rire. Oui si tu le permets..."

    S: "Je  vais pas en pleurer, ca ne le ramènera pas ... Vas y je t'en prie"

    P: "Exactement, à quelle hauteur as tu perdu ton bras ?"

    S: "10 cm sous le coude"

    P: "Ok"

    S: "Pourquoi cette question ? On ne me l'avait jamais fait ..."

    P: "C'est juste de l'information, j'espère ne pas te troubler"

    S: "Non, chacun son approche après tout. Si la tienne est différente c'est peut-être de bonne augure. Autre chose ?

    Pierre rit: "J'espère que c'est de bonne augure. Une autre question si tu le permets..."

    S: "Oui, vas-y ne te gène vraiment pas tu sais, pose les moi sans détour"

    P: "Merci. Tu a l'air vraiment à l'aise. Portes-tu ta prothèse tout le temps ? Est-elle vraiment utile ?"

    S: "Ah la prothèse ! Non, pour être franche je la porte pour les autres, pas pour moi. C'est pour éviter de mettre le monde entier mal à l'aise; Et pour être tout à fait franche, elle est plus encombrante qu'autre chose"

    P: "Oh je vois. Si je te comprends bien, tu es plus à l'aise et plus "nature" sans, mais tu ne souhaites pas gêner les autres. Tu penses que tu gênerais les autres ou bien ce serait leurs regards qui te gêneraient ?"

    S: "Oh, les regards ont s'y habitue. Mais c'est franchement par respect pour eux. Puis j'avoue que parfois ça facilite le dialogue dans les magasins, chez l'épicier ou le boulanger, les gens ne restent pas pétrifiés à ne pas me donner ce que je leur demande"

    P: "Je comprends."

    S: "Donc oui, tu m'as bien compris, je suis plus à l'aise sans". Et elle lui sourit. 

    P: "D'accord... J'aime bien quand mes amis sont à l'aise avec moi, naturels. Donc tu feras comme tu voudras quand nous nous voyons"

    S: "C'est gentil, merci de m'offrir cette liberté"

    P: "Je ne te l'offre pas, c'est déjà la tienne, tu en dispose comme tu le souhaites"

     

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