• Il était là , dans ce fauteuil,
    Mon spectateur du premier soir,
    Me regardait du coin de l’œil,
    Comme si je n'allais pas le voir

    Il était là , dans ce fauteuil,
    Premier témoin de mes ébats,
    Le cœur tremblant comme une feuille,
    Croyant que je ne savais pas.

    Il était là , pour mon désir,
    Lieutenant de ma libido
    Ne pouvant que lui obéir
    J'ai alors tiré les rideaux,

    Il était là , dans ce fauteuil,
    Qu'il a loué pour toute la vie
    Pour m'faire jouïr sans orgueil
    J'étais simplement éblouie

    Mon chou, tu m'as fait bien plaisir:
    Tu as exhaussé mes prières
    Entre mes larmes et ton sourire,
    Il n'y avait pas de frontière.

    Il était là , dans ce fauteuil,
    Quand j'ai poussé mon premier cri,
    Quand j'ai osé être moi-même
    Pour la première fois de ma vie

    Plein de pudeur et d'bienveillance
    Pour la folie de mes passions,
    Qui sonnaient comme une évidence
    Pourtant ensemble à l'unisson.

    Il était là , dans ce fauteuil,
    Mon spectateur du premier soir,
    Me regardait du coin de l’œil,
    Comme si je n'allais pas le voir

    Au plus profond de mes pensées
    Il vient s'installer tous les soirs
    Et ces fantasmes incensés,
    Mais je suis la seule à  l'savoir.

    Mon chou, tu m'as fait bien plaisir:
    Avec tes idées incendiaires
    Entre mes larmes et ton sourire,
    Il n'y avait pas de frontière.

    Il était là  dans ce fauteuil
    Des étincelles par milliard
    Au creux de mes bras je l'accueille
    Prend mon pied avec mon chaisard

    Il était là , dans ce fauteuil,
    Mon spectateur du premier soir,
    Me regardait du coin de l’œil,
    Comme si je n'allais pas le voir

    Mon chou, tu m'as fait bien plaisir:
    Te trouver puis former la paire
    Entre mes larmes et ton sourire,
    Il n'y avait pas de frontière.


    votre commentaire
  • D'abord je vais lui dire : "Maman,
    Ni de ta faute ni de personne."
    Et puis je glisserai lentement
    Sur les ravages de la passion.

    Est-ce une maladie ordinaire,
    Que d'aimer un handicapé ?

    J'essaierai de choisir mes mots,
    Mais comment peindre un sentiment ?
    Ce que je sais n'est pas nouveau.
    Je me connais depuis longtemps.
    En aucun cas préoccupée
    Par les beaux gosses taillé, musclés,
    Dans mes nuits j'étais la femme
    Qui les habilles et déshabille.

    Est-ce une maladie ordinaire,
    Que d'aimer un handicapé ?

    Derrière les regards, les critiques,
    Ceux qui nous jugent sans nous connaître
    Se sont-ils posé la question.
    Y a t-il un Dieu qui nous protège,
    Une préférence un privilège ?
    Qu'est-ce qu'ils vont dire à la maison ?
    Que d'aimer un handicapé ?

    Est-ce une maladie ordinaire,
    Que d'aimer un handicapé ?

    Depuis deux jours, je n'en dors pas.
    Est-ce qu'ils m'accepteront encore,
    Apprendre que leur enfant se voit
    Une vie à côté d'un fauteuil .
    C'n'est pas comme avouer un mensonge.
    D'ailleurs, je n'ai pas honte de moi.
    C'est crever l'abcès qui me ronge
    Et finir en paix avec moi.

    Est-ce une maladie ordinaire,
    Que d'aimer un handicapé ?

    Derrière les regards, les critiques,
    Ceux qui nous jugent sans nous connaître
    Se sont-ils posé la question ?
    Y a t-il un Dieu qui nous protège,
    Une préférence un privilège ?
    Qu'est-ce qu'ils vont dire à la maison ?
    Que d'aimer un handicapé ?
    Y-a-t-il un Dieu qui nous protège,
    Une préférence un privilège ?


    votre commentaire
  • Lettre à H"Je me réveille je pense à toi. Encore sommeil je pense à toi. Sur les trottoirs je pense à toi. Sur les boulevards je pense à toi. Je suis désolée je pense à toi. Presque obsédée je pense à toi. Dépossédée je pense à toi. Sur toutes les routes je pense à toi. Si je m’écoute je pense à toi. 

    Tu m'as laissée comme un animal en chaleur, obsédée à m'en rendre malade. La chaleur monte en moi. Je ne peux rien faire pour l'arrêter. Tu as allumé la mèche. Je n'arrive plus à l'éteindre, j'ai besoin de toi. J'ai envie de tes roues. Me rabattre sur un livre, sur des vidéos, des photos ? Ben non, ça n'est pas pareil. Assouvir l'esprit ne me suffit plus. Il me faut assouvir le corps. J'ai besoin que tu me touches. J'ai besoin d'entendre ta voix. J'ai besoin que tu me surprenne avec tes petits gestes volés. Les photos ne suffisent plus non plus, je veux te voir tout en entier. Je veux te voir chez moi, avec moi. J'ai besoin d'être contre toi. Je veux sentir nos peaux se toucher. J'ai cette envie folle sans cesse qui me hante, celle de te prendre dans mes bras, te serrer tendrement contre moi. Sentir la douceur et la tendresse de ta peau venir se caresser contre moi... Tes cheveux qui viennent me chatouiller le bout, mais j'aime tellement ça, y glisser mes doigts dedans et te faire ronronner de plaisir... Juste l'envie d'être rien que toi et moi. J'ai une envie folle de toi, de vivre ces instants sans loi, tes caresses à en devenir folle par tes mains qui sont si douces. J'ai envie de te couvrir de baisers, t'embrasser, te faire gémir sans arrêter.

    Les souvenirs me submergent. Mais tu n'es pas là ... Ma tête va exploser, mon corps est brûlant. Je me force à ne plus penser à toi pour ne pas craquer. Je ne compte même pas les jours qui me séparent de nos retrouvailles. Au début c'est si loin, que ça m’attriste, mais plus les jours passent plus le manque est intense. Les jours sont toujours plus long sans lui. J-5, courage il n'y a plus tout. Des idées érotique envahissent mon esprit.

    Mes bras sur mon corps se referment. Comme j'ai soudain besoin de ta présence, envie de ta voix, envie de ce désir que tu as su provoquer en moi. Envie de me laisser aller contre toi. Envie de tes lèvres si douces, envie de ton torse que je pourrais humer jusqu'au vertige, mais tu es loin, et mon corps proteste contre cette faim, qui quémande la chaleur de tes mains. Ces envies qui deviennent de plus en plus forte chaque jour. J'ai envie de tes lèvres, se posant sur les miennes, frôlant doucement la naissance de ma gorge. Je sens mon corps en fièvre, ce désir qui brule de plus en plus fort. J'ai envie de sentir les paumes de tes doigts, frémir d'impatience sous la douceur de ton corps, sentir chanter toutes les fibres de ma peau, que tu me fasses plaisir encore et encore... Je sens en moi ce désir qui me vrille les reins. Je soupire, je me tourne, j'appelle tes mains. Imagines-tu mon impatience? Les yeux fermés, je t'attends, je t'imagine à nouveau, doucement, inconsciemment, mon corps vers toi, se tend, mime l'amour en de doux va et viens de mon bassin. J'ai faim d'amour, affamée de tes mains... et je t’attends, brulante, en vain, laissant mon corps se rebeller contre cette faim, que tu lui impose. Soudain, lui refusant le soulagement de ma main, car ce n'est pas mon désir que je veux, c'est le tien... La nuit m'a emportée, tendrement, laissant une larme de regret s'écouler doucement, que tu ne verras pas, laissant le sommeil m'emporter, laissant mon corps s'apaiser... sans toi.

    Mais dans quel état vais-je être le jour-J ? J'ai envie de ... J'ai envie de tout revivre d'un coup, d'un seul. Tout ressentir à nouveau. A nouveau rien que tout les deux. Rien que nous. Nous est nos envies, nos désirs, nos secrets, notre compatibilité atypique mais tellement parfaite. "

    H m'est revenu. Et finalement une explosion d'émotions douces et légères. Il était à nouveau là, tout simplement. Tout simplement comme avant. Et l'on s'est retrouvé pendant des heures et comme avant le temps a filé trop vite. Et comme avant, VIVEMENT LA PROCHAINE FOIS!


    votre commentaire
  • "You touching my mind and it setting my body on fire"Je vous ai expliqué comment j'ai dû me retenir lors de nos premiers rendez-vous. Enfin, nos 2 premiers rendez-vous, je n'aurai pas été capable de tenir plus longtemps ... Vous voulez les détails ? Allez, je vous en donne un peu ...

    Comme je le disais, lors du premier rendez-vous mon corps réagissait tout seul. J'avais du mal à maitriser toutes ces émotions qui se bousculaient en moi. J'avais chaud, mes jambes tremblaient, puis soif. Je n'avais rien préparé, rien espéré. Ca n'a été que d'agréables surprises du début à la fin. Mais il y a bien une chose à laquelle je ne m'attendais pas. Quand on rencontre un handi, il n'y a pas de bouton ON/OFF. Jusque là je décidais quand je voulais voir un handi faire tel ou tel mouvement, je décidais même quand je voulais le voir ou pas d'ailleurs. Mais ce jour-là, le jour de ce first date, je suis sortie du train et tout était déja en marche. Tout était comme dans les vidéos: la voiture adaptée, ses mains, la chaise, ses jambes ... OK, on se calme ça va aller. Ca va passer ... Je vais m'y faire. Donc, déja que comme ça, y a le stress d'un premier rendez-vous, là faut en plus que je gère l'explosion des sensations en moi. Et lui qui me donne l'impression de gérer à fond le moment. Mais de quoi ai-je l'air ? Complètement flippée ? Complètement excitée? Heureuse ? Stressée ? Je suis rouge ou pas ? Bon, on va faire la conversation, ça va aller.
    Ah voilà le centre commercial, on se gare et on sera plus tranquille. Bingo, prendre le ticket pour le parking. Il galère. Je fais quoi ? Je lui propose mon aide ? Il va y arriver ou pas ? A ouf, il a le ticket. Voiture garée, y a plus qu'à ... Ah oui le transfert ! Ben oui banane, ça aussi c'est d'office. Les vidéos tu les regarde dans l'ordre que tu veux, mais là ben c'est la suite logique. Ben transfert ainsi. Je vais craquer, il va me capter. Enfin me capter, il sait bien que je suis devotee, mais là il va vraiment voir dans mon regard comment ça s'exprime. Il ne va pas aimer ... Punaise, je vois tous les détails, le moindre mouvement. C'est mieux qu'en vidéo en fait.
    Là, je ne répond plus de mon corps. Je ne sais pas si je me sens bien ou mal. Et le voilà dans sa chaise. A 30cm de moi. Pendant des heures. Waw ! Je l'ai fait, j'y suis. Mais en fait non, ça va pas. Faut que je m’assoies. J'ai soif. On va aller boire un verre, ça va ira mieux après. Ou pas ... donc là je prend un verre avec un handi. Son maintient, ses mains, ses histoires ... Oui enfin ses histoires, très intéressantes à ce moment-là, mais je ne m'en rappelle absolument pas. Je crois que toute la capacité de mon cerveau était utilisée pour tenir le coup. Je vais lui toucher la main, heu non, ça fait 1h qu'on se parle, trop vite, attend. Je vais les regarder, heu non, regarde ailleurs. Je vais aller aux toilettes, me faut 3min de pause, mon corps va lâcher.
    On respire, ça va aller. Ah zut, mon corps est déja en marche. OK super, bien joué. 1h et je suis déja aussi excitée qu'après 3h de lecture pour devotee. C'est pas grave, c'est positif. Allez, ne le fait pas attendre. Retourne-y.
    A mince, donc là je suis entrain de marcher vers la table avec le bel handi, et c'est moi que le siège en face de lui attend. Heu ... on rejoue la scène. Non ça va pas le faire. Je vais m'arrêter et apprécier un peu la vue. Heu ... non plus. Bon pas grave, il y en aura d'autres. Enfin j'espère ... Je pense que les hormones se calment un peu. Je commence à me sentir vraiment à l'aise avec lui. Boutiques, fous rire, on mange ensemble, on prend l'air, ... Le pied en fait. Le rêve. Je l'ai lu, relu, espéré et j'y suis enfin !

    Bon au prochain rendez-vous, faut que je gère un peu mieux quand même. Objectif: je lui touche la main. 2 jours, je n'aurais tenu que 2 jours sans le voir. Au 3eme jour, on était à nouveau réunis. Ben vous savez quoi ? Il était toujours handicapé. Bon, je sais, ça parait un peu trach dit comme ça. Mais à force de regarder des vidéos, de fantasmer sur l’irréel, de les regarder en photos en se demandant où ils sont. A force de ne voir dans la rue que des gens valides, et quand un handi se présente, il faut voler les quelques seconde que la vie nous offre. Ben dans mon esprit, j'ai cru que ça serait pareil avec H. Un rêve de quelques heures, lui handicapé, puis tout s'évapore et il marche. Donc, là je suis paumée, je rêve à nouveau, ou bien c'est la réalité ? Visite d'un musée. WAW ! Pas le musée hein ... la visite. Visite terminée, on continue autour d'un verre ? Ouiiii ... Donc 2eme round. Je ne sais plus comment je m'en suis sortie, mais j'ai atteins mon objectif. Ses mains dans les miennes, ou les miennes dans les siennes ? Je ne sais plus. C'était super ! Et lui qui me demande ce que ça me fait. Mais j'en sais rien punaise ! Enfin, si c'est chouette, c'est agréable, mais toujours aussi irréel. En fait tout est parfait. C'est ça qui est incroyable. Être a ce point en fusion avec soi-même, au bon endroit, au bon moment. Puis, il me tire vers lui, il se rapproche ... Oh mince, ça va m'arriver là ? Je vais devoir mettre le pilote automatique, si je continue de réfléchir ça va pas le faire. C'est fait, nos lèvres l'une contre l'autre. Là c'est parfait ! C'est moi, LA femme qui embrasse l'homme assis dans cette chaise. Vous voulez plus de détails ? Ben désolée, je peux pas. Je ne sais plus ce qui s'est passé après, je ne sais plus ce que j'ai ressenti. Si, une chose, journée trop courte. Mais une certitude, on va se revoir.

    3eme rendez-vous, et suivants, la folie furieuse. Devotee qui me lisez, je peux vous le dire. Toucher sa chaise et ressentir des picotement dans mon corps, puis le long de chacun de mes nerfs.  Puis c'est une décharge de joie. Ce corps qui fonctionne enfin à merveille. Rien n'était en panne, simplement jamais réveillé.
    Je vais m'assoir sur ses jambes. Donc là on parle bien de THE fantasme! Ben ça y est, c'est mon tour. Oh punaise, mais c'est dingue, c'est vraiment de ça que mon corps avait envie. C'est indescriptible. Vous ressentez ce besoin au fond de vous ? Puis le plaisir de l'assouvir enfin ? C'est 10 fois mieux! D'abord le corps est tendu, puis se relâche peu à peu. Puis mes mains sur son corps, les siennes sur le miens. J'ai envie de le déshabiller. Mon corps a envie de le déshabiller, mes mains en ont envie. Mais ma tête a un peu peur. Oh puis, zut, j'y vais ... Je l'aide à retirer son T-shirt. Déja rien que ça c'est que du bonheur. Petit à petit son torse se dévoile. Et ... et ben c'est beau. J'avais jamais vu ça avant. Internet c'est trop glauque, c'est à se demander pourquoi on se fait peur avec ça. Le corps de H c'est une merveille. Chaque détails est au bon endroit, chaque forme de son corps me plaît. Mon corps réagit positivement à tout cet ensemble. Ce qu'il m'offre et ce que j'attendais sont enfin connecté.

    Enfin, la suite logique se met en place. Celle que je pensais vivre avec mon mari, et bien ça sera finalement avec H. Chacun de ses gestes m'éveille. Mon corps est prêt à n'importe quel moment. Mon corps n'attend plus que lui. Une fois, deux fois, trois fois. On ne s'arrête plus. Plus fort, plus longtemps. Puis je découvre des plaisirs que je n'imaginais même pas. Puis lui qui prend du plaisir avec moi. J'ai envie de le voir rempli de plénitude encore et encore. J'ai envie qu'il me fasse monter au septième ciel encore et encore. La joie me submerge, j'ai envie d'en pleurer. Et je n'ai pas encore atteins le paroxysme ... C'était pourtant déja incroyable. Je ne savais que sourire, je ne trouvais pas les mots. Je profitais de ce plaisir qui rayonnait dans mon corps tout entier. Puis doucement je réalise ce qu'il vient de se passer. Je me suis autorisée le plaisir. J'ai accepté d'être devotee. La vie a mis sur mon chemin l'homme avec lequel mon corps est compatible.


    votre commentaire
  • Couple handi/dev, 2 mois plus tardEn 2012, j'écrivais un article "Les cycles" (http://devotee87.eklablog.com/les-cycles) dans lequel vous pouvez lire l'extrait suivant : "Actuellement, je trouve que vivre ses fantasmes dans notre petit monde, en privé, est très bien. Mais je me demande comment je serais, si je rencontrais LE beau mec en fauteuil avec le caractère qui me convient ... Serait-ce juste agréable tous les jours, est-ce que je m'en lasserais, ou bien serait-ce constamment excitée de le voir idéal à mes yeux ?"
    6 ans plus tard, j'ai finalement les moyens de répondre à ces questions.

    Oui c'est agréable tous les jours.Non je ne m'en lasse pas, mais certains dirons que 2 mois c'est trop court pour en juger ... Mais surtout, OUI OUI OUI, je suis constamment excitée de voir l'homme idéal. H est le plus bel homme que je n'aie jamais vu. Déjà lors du premier rendez-vous, ses jambes étaient tellement sexy. H portait un jeans et ses jambes étaient minces et parfaitement immobiles. J'ai eu envie de les toucher, de les parcourir de mes mains. Mais pour un premier rendez-vous, je me suis rapidement reprise en main et ai essayé de garder le contrôle.

    Je crois que j'ai eu l'impression de rêver au moins pendant 2 semaines, puis au fil des rendez-vous le franc a fini par tomber. Je me suis alors rappelée combien de films avec des hommes en chaise j'ai pu regarder. Mon historique Youtube vous racontera lui-même tous les mots clés tels que "wheelchair love", "wheelchair couple", "paraplegic", "quadriplegic"... Les livres écris pour les devotee, je les ai lu aussi. Ça fait du bien, et en même temps cette torture: "je ne pourrai jamais être à la place de ces femmes qui y ont si facilement accès". Je me suis aussi rappelée ces questions: Mais pourquoi ai-je besoin de ça ? J'ai l'impression que tout serait plus simple si j'étais comme tout le monde, pourquoi faut-il que ça soit plus compliqué ? Ces femmes qui, au lit, pouvaient être au-dessus de leur homme. Moi je devais chaque fois le demander, je passais à chaque fois pour la "dominatrice".

    Ma la rencontre de H a tout changé. Dans ma conception la plus naturelle, la femme est sur l'homme. H. avait même pris la peine de me préciser qu'avec lui je n'aurais pas le choix. Ça sonnait dans sa voix comme un désolement ... Pour moi c'était comme la réalisation d'un fantasme. Un de plus que je pouvais exhausser naturellement avec lui. Pas besoin d'imaginer que ces jambes ne bougerons pas, elles ne bougent pas. Pas besoin d'attendre qu'on échange les rôles, j'aurai toujours la position que je souhaite. A présent, je serai aussi une femme qui peut regarder un homme handicapé sans détour, à volonté, sous tous ses angles. Moi aussi je pourrai le toucher. Et finalement, la vie est simple en étant devotee, mais beaucoup plus simple avec H à mes côtés, je l'avoue.

    Avant H, il n'y avait pas la spontanéité lors de mes rendez-vous. J'adoptais le comportement que je pensais être le bon, comme si je récitait un script pré-écris. Ça n'était pas vraiment moi. La rencontre de H m'a fait renaître. Je suis passée du noir au blanc en quelques semaines. Je suis passée d'un corps que je ressentais complètement asexué, sans intérêt pour le sexe à l'autre extrême. Comme un animal en chaleur, obsédée à m'en rendre malade. La chaleur montait en moi. Je ne pouvais rien faire pour l'arrêter.

    J'ai retrouvé de la joie dans ma vie, de l'énergie.
    J'ai recommencé à sourire à la vie, tout était plus beau. Je rêvais éveillée. 

    Étant devotee, je me suis toujours demandée à quoi ressemble le monde dans les yeux de quelqu'un d'autre. Je suis curieuse de savoir ce que les autres personnes voient quand elles regardent H. J'ai posé la question à H. Il m'a répondu que c'était de la peur, des questions, l'inconnu et du coup on occulte.
    Certains dirons que le handicap ne les dérange pas, qu'ils voient la personne au-delà du handicap. C'est beau oui ... Mais finalement, le corps handicapé est bel et bien là. Ne vaut-il pas mieux voir la personne avec ce handicap et non au-delà ? Se sentir considéré tout en entier et non en partie ? Je n'ai pas la réponse évidemment, ce n'est pas moi qui suis de ce côté de la barrière. Je me dis simplement, que partant de ce postula, une devotee verra toujours son petit-copain handicapé tout en entier. Et tout en entier, veut aussi dire qu'il n'y a pas que le handicap, il y a une personne, un caractère, des hobbys. Et il faut que tout cela corresponde aussi pour qu'une histoire dev'/handi puisse naître.


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires