• Un bar... Une fille seule à une table... Elle boit un thé. Elle ne se sert que d'une main... Sa main droite posée sur ses jambes. Elle a un visage d'ange, blonde, des cheveux courts, un pullover à manches longues, une jupe longue sur ses jambes croisées, des bas noirs et mocassins à talons hauts

    Lui est seul à sa table également, avec un café et un magasine. Il la regarde de loin... Il a du mal à se concentrer sur sa lecture. Il la trouve très belle et vraiment attirante. Il ne parvient  pourtant pas à capter son regard. Il aimerait l'aborder mais ne sait pas trop comment faire. L'immobilité de son bras l'intrigue. Depuis qu'il la regarde, elle ne s'est servie que de sa main gauche. 

    Elle se sent observée et lève la tête. Elle le remarque et sourit puis replonge ses yeux dans son thé. C'est un joli sourire qui illumine son visage. Elle se penche et sort son porte feuille de son sac à main. 

    Il se sent très attiré, mais sa timidité le paralyse. Il ne sait vraiment pas comment engager la conversation. Elle lève le bras pour demander l'addition. Elle va partir, il faut qu'il trouve quelque chose. Il ne peut pas la laisser partir sans lui parler. L'addition arrive sur la table. D'une main elle ouvre son porte monnaie, le coince entre ses jambes et en sort les quelques pièces utiles à l'addition. Elle le referme délicatement et le replace dans son sac. Il se lève et se dirige vers sa table...

    - "Mademoiselle, me permettez-vous de vous offrir ce thé ?"

    - "Bonjour. Et pour quelle raison feriez vous ça pour moi ?"

    - "Je vous observe depuis un moment et vous avez ensoleillé ma journée, ça me ferait plaisir de vous l'offrir"

    - "C'est une belle raison, j'accepte. Et je dirais même que j'en prendrais bien un deuxième afin de soulager le torticolis que vous avez du vous faire en me regardant depuis si longtemps"

    Et elle rit. 

    - "Votre rire est envoûtant... J'accepte votre proposition de soins avec plaisir "

    Et il s'assoit à sa gauche. 

    - "Alors je vais vous conseiller le thé aux fleurs d'oranger, et il est super contre les douleurs musculaires"

    D'un coup de main, elle glisse ses quelques pièces sur le côté de la table. 

    - "Je vais suivre votre conseil avisé. Et vous, quel parfum reprendrez vous ?"

    - "Alors moi mon péché mignon c'est fruit des bois. Et après une journée comme celle-ci, je vais opter pour ce qui me remonte le mieux e moral après le chocolat. Mais au moins le thé fruit des bois ne fait pas grossir"

    - "Oh vous êtes amatrice de chocolat ? Nous voilà un point commun ..."

    Et elle sourit, lui appelle le serveur et passe commande. 

    - "Quant à vos préoccupations pour votre ligne, elles vous honorent mais semblent bien inutiles"

    - "C'est gentil, mais il faut bien s'entretenir."

    - "C'est vrai, c'est bien là ma hantise, tant ma gourmandise me perdra."

    - Et que lisiez-vous tout à l'heure ?"

    - "Vous avez remarqué que je lisais ? Pourtant mon regard allait plus vers vous que vers mon journal... Votre visage me déconcentrait d'un article fort ennuyeux sur l'énergie en Afrique"

    - "Et bien je suis heureuse d'apprendre que mon visage vous est plus intéressant que la politique africaine. Mais vous allez finir par me gêner avec vos compliments. En tout cas, si je devais vous en adressez un, ça serait que vous parlez comme un livre, et cette musique est bien agréable à mes oreilles"

    - "Vos compliments sonnent bien également, vous allez me faire rougir."

    - "Nous serons donc deux."

     


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  • AFFINITÉS SÉLECTIVES

    Article paru dans le magazine Faire Face (12/1999) 

     

     

     

    "Devotee": terme anglais désignant une personne valide qui est attirée par les personnes handicapées physiques, du fait de leur handicap. Cette attraction essentiellement sexuelle vise les paraplégiques et les amputés. Répandu et étudié chez les Américains, ce phénomène est tabou en France. 

    "Mon meilleur ami au lycée a passé énormément de temps non seulement avec moi mais aussi avec tous mes amis handicapés, raconte Dimitri, paraplégique aujourd'hui âgé de 35 ans. Le fauteuil le fascinait littéralement. Dès qu'il pouvait en utiliser un, il le faisait. Il m'a même avoué un jour qu'il voulait avoir des relations sexuelles avec une fille sur un fauteuil roulant. Pour lui, c'était un fantasme. Je me suis souvent demandé pourquoi certaines personnes valides n'avaient des contacts qu'avec moi. Pas d'amis valides dans leur entourage, juste moi ; et cela m'intriguait. Mais je n ai jamais à l'époque posé la question ouvertement à ces personnes". 

    Bernard est un jeune homme de 18 ans qui cherche sur Internet l'objet de son désir. "Je suis attiré depuis mon très jeune âge par les filles paraplégiques. Pourquoi ? En fait, je ne le sais pas. Tout ce que je sais c'est qu'elles m'attirent plus que les filles non paraplégiques". Xavier utilise le même média : "j'ai 29 ans et je cherche à rencontrer une femme handicapée pour une relation amicale... et peut-être plus si affinités ". 

    "L'handiphile", appelons-le comme ça, est généralement "spécialisé". Les hommes sont principalement attirés par les femmes amputées. Ampix, éditeur spécialisé, nous en donne le profil idéal : blonde aux yeux bleus, 29 ans, 1 mètre 65 pour 55 kg, amputée au-dessus du genou et ne portant pas de prothèse ! Les femmes recherchent plutôt la compagnie des paraplégiques... 

    C'est le cas d'Elisabeth A., quadragénaire travaillant dans un centre de rééducation. "J'ai orienté mon activité professionnelle de façon à être au contact de ce qui m'attire. J'ai cette `attraction' depuis ma tendre enfance. Je ne me souviens pas ne pas regarder, voire suivre, une personne en chaise [roulante] depuis que je sais tenir sur mes jambes. Cela dit, je suis quand même bien organisée dans ma tête et fais la différence entre mon `petit jardin secret' et la vie de tous les jours. Je suis mariée à un valide ". 

    La psychologie des "handiphiles" reste à étudier. Pourtant, les premiers comportements décrits remontent à 1882. Les quelques textes disponibles, essentiellement américains, parlent d'un mécanisme inconscient, d'une association entre un stimulus lié au handicap et une relation sexuelle. Cette attirance serait une forme de projection : les "handiphiles" veulent aimer et protéger les personnes handicapées de la même façon qu'ils voudraient que l'on s'occupe d'eux. Une autre interprétation sur leur psychologie se réfère à la théorie psychanalytique du fétichisme : ce qui attirerait chez l'amputé(e), ce n'est pas qu'il ou qu'elle aurait quelque chose en moins, mais quelque chose en plus, que les autres n'ont pas. 

    Quelle que soit l'analyse, des études américaines auraient démontré l'engagement personnel ou professionnel de nombreux handiphiles auprès des personnes handicapées. Mais leur attitude n'est pas toujours aussi altruiste, Jacqueline en a fait l'expérience. Cette jeune femme, amputée d'une jambe depuis son adolescence, fut suivie, quasiment harcelée, durant trois ans par un homme qui la désirait du seul fait de son amputation. Elle finit par le "coincer" et lui a demandé de s'expliquer. Il l'avait découverte dans un catalogue américain présentant des photographies de femmes amputées, prises à leur insu, et complétées d'infos personnelles : adresse, téléphone, âge, profession... 

    Internet révèle au monde ce phénomène jusqu'alors bien discret. On recense facilement plus d'une centaine de sites américains, mais aussi allemands, italiens, russes, roumains, etc. Ils sont pour la plupart consacrés aux amputés. On y trouve des récits personnels, des salons de discussion (chat room)... Certains sont respectueux des personnes, mais d'autres surfent sur l'exploitation commerciale en vendant des photographies et des vidéos parfois pornographiques. Il existe au moins deux listes de diffusion, l'une consacrée aux amputés, l'autre aux para et tétraplégiques ; cette dernière comptait environ 260 abonnés en juillet dernier. Deux groupes de discussion présentent des images à caractère pornographique de personnes handicapées, essentiellement des femmes amputées. 

    Lorsque l'on explore ces ressources sur Internet, on comprend mieux pourquoi les "handiphiles" suscitent au mieux l'indifférence, au pire la répulsion. En effet, elles reflètent souvent l'exploitation de la faiblesse de la personne handicapée, plus facile à atteindre et à dominer. "Je pense que dans le cas du handicap, la frustration sexuelle est telle qu'on peut accepter certaines choses ou relations qui ne sont pas tout à fait respectueuses de la personne", explique ainsi Dimitri. 

    Les "handiphiles" évoqués ici ne forment qu'une partie des "Devotees", qui comptent aussi les "Pretenders" (valides utilisant des orthèses ou des fauteuils roulants) et les "Wannabees" qui peuvent aller jusqu'à l'automutilation. L'émergence de ce phénomène pose crûment la question de la sexualité des personnes handicapées physiques, librement consentie et épanouie, ou à la merci du premier "handiphile" venu...

     

     


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  • Amy essuya un pinceau dans la poudre et l’étala sur le visage d'Elizabeth. "Toujours aucune idée d'où ça vient?" dit-elle.

    «Non. Tu m’as connu toute ma vie, est-ce que tu penses à quelque chose? "

    Amy réfléchit quelques instants, le pinceau de maquillage immobile planant devant le visage d'Elizabeth. "Non", accepta-t-elle. «Rien ne se démarque."

    "Exactement." Soupira-t-Elizabeth. «J’aimerais savoir, mais je ne pense pas qu'il y ait une raison. Je ne sais vraiment pas. "

    "Alors," dit Amy, "Te fais-tu de nouveaux amis?"

    «Je suis terrible pour me faire des amis. Et je ne sais pas comment être authentique avec les gens quand j'ai cette chose. Autant, je ne veux plus que ça soit un secret pour personne, mais je ne peux pas non plus tout faire éclater. Et c'est effrayant de penser à la façon dont d'éventuels nouveaux amis pourraient le prendre. "

    "Ouais, j’attendrais. Apprends à connaître les gens et racontes leurs plus tard si tu le dois. Mais est-ce que tu le doit vraiment en fait? "

    "Je suppose que non. Mais combien de relation d'amitié pourrais-je vraiment avoir avec quelqu'un si je ne pourrai jamais lui dire pour qui j’ai le béguin et ce que j'espère comme relation? Je n'ai pas envie d’être à nouveau secrète. Si je vois un mec chaud dans un film ou quelque chose, je veux être en mesure d'en parler! "[...]

    Amy dabbed a brush in powder and buffed it on Elizabeth's face. “Still no idea where it came from?” she said.

    “No. You've known me all my life, can you think of anything?”

    Amy thought for a few moments, the makeup brush hovering unmoving in front of Elizabeth's face. “No,” she agreed. “Nothing stands out.”

    “Exactly.” Elizabeth sighed. “I wish I knew, but I don’t think there is a reason. I really don’t.”

    “So,” Amy said, “Are you making new friends?”

    “I'm terrible at making friends. And I don't know how to be authentic with people when I have this thing. Like, I don't want to be secretive about it anymore, but I also can't just burst right out with it either. And it's scary to think about how potential new friends might take it.”

    “Yeah, I would wait. Get to know people and tell them later if you must. Do you really have to at all?”

    “I guess not. But how much friendship can I really have with someone if I can never tell her who my crushes are and what I hope for in a relationship? I don't have it in me to go back to being secretive. If I see a hot guy in a movie or something, I want to be able to mention it!” [...]

    "Tu penses vraiment que tu ne rencontreras jamais un gars valides? Ne devrais-tu pas au moins lui donner une chance? "

    «Ce serait une perte de temps."

    «Tu es sûr?" [...]

     “You really think you're not ever going to date an able-bodied guy? Shouldn't you at least give it a chance?”

    “It would be a waste of time.”

    “You're sure?” [...]

    "Il est mignon», reconnu-t-elle. Elizabeth voulait lui donner une chance, elle ne voulait pas être enchaînée à cette chose.

    Amy sourit au garçon d'une manière amicale et il ne fallut quelques minutes avant qu'il ne se tienne à côté de leur table. De près, il avait un beau sourire, mais ses canines pointaient plus loin que les autres. Ses cheveux étaient bruns et légèrement brillante avec le gel. Il était vraiment mignon, mais le corps d'Elizabeth était froid, complètement neutre, aucune réaction. Elizabeth ignora cela. Les gens disaient que la chimie pouvait croître, alors elle lui donnerait une chance. Avant, elle avait toujours connu une attraction immédiate, une chaleur instantanée dans son corps. Cela ne doit pas être le seul moyen. [...]

     “He is cute,” she acknowledged. Elizabeth wanted to give him a chance; she didn't want to be chained to this thing.

    Amy smiled at the boy in a friendly way and it was only a few minutes before he was standing next to their table. Up close he had a nice smile, but his canine teeth stuck out further than the others. His hair was brown and slightly shiny with gel. He was definitely cute, but Elizabeth's body was cold, completely neutral, no reaction. Elizabeth ignored that. People said that chemistry could grow, so she would give it a chance. Always before she had experienced immediate attraction, an instant warmth in her body. That must not be the only way. [...]

    "Bon début", déclara Amy. "Je dois rentrer à la maison. Tu es excitée, non? Tu vas profiter de la fête? "

    Elizabeth sourit. "Ouais, je vais en profiter." En fait, elle pouvait déjà le sentir. Peut-être que ça fonctionnerait vraiment. Peut-être que si elle vient de trouver le bon gars, le devotisme desserrerait son emprise sur elle.

    Parfois, il semble complètement disparu. Dans ces moments Elizabeth se demandait si elle était toujours en mesure de trouver un autre homme handicapé à rencontrer, pourrait-elle le supporter? Pourrait-elle vraiment le gérer jour après jour? Elle se disait que s'ils pouvaient gérer le handicap, elle le pourrait aussi. Les gens l’ont toujours fait. Bien sûr, ils n'ont pas le choix et elle l’a.

    Pendant ces moments, elle pouvait presque voir les gars paralysé comme les gens normaux le font. Elle se demandait pourquoi elle n'a jamais pensé à la raison pour laquelle elle avait besoin de toutes ces perturbations dans sa vie. Elle pourrait reprendre une vie moyenne à tout moment. En serait-elle satisfaite pour toujours? Pour certaines périodes de temps, oui, mais le désir semblait toujours revenir. Par le passé, en tout cas. Peut-être que cette fois ce serait différent. Peut-être que Patrick serait la clé. [...]

     “Good start,” Amy said. “I gotta get home. You're excited, right? Going to enjoy the party?”

    Elizabeth smiled. “Yeah, I'll enjoy it.” In fact, she could already feel it. Maybe this really would work. Maybe if she just found the right guy, the devoteeism would loosen its grip on her.

    Sometimes it felt completely gone. In those moments Elizabeth wondered if she were ever able to find another disabled man to date, could she sustain it? Could she really handle it day in and day out? She told herself that if they could handle the disability, so could she. People did it all the time. Of course, they didn't have a choice and she did.

    During those times she could almost look at paralyzed guys the way normal people did. She would wonder why she ever thought she needed all that trouble in her life. She could pick an average life at any time. Would she be satisfied with it forever? For certain periods of time yes, but the desire always seemed to return. In the past, anyway. Maybe this time would be different. Maybe Patrick would be the key. [...]

    Stewart commença à lui manquer. Elle se souvenait de son costume où il s’était habillé comme son ami, la façon dont il était venu par la porte sur des béquilles et la surprit avec sa hauteur. Elle s'était sentie tellement fière d'être le rendez-vous de Stewart. Elle ne ressentait pas cela pour Patrick. Il était beau et il était mignon, mais il n'y avait rien en elle qui voulait le lui montrer.

    Elizabeth fit le bilan de ses sentiments au bout de quelques minutes. Jusqu'ici, tout va bien. Elle se sentait sexy. C'était un peu bizarre quand Patrick l'avait touchée, lui tenait la main. Ca paraissant un peu faux et imaginer l'embrasser c’était comme imaginer embrasser une femme. Mais c'était stupide. [...]

    She did start to miss Stewart. She remembered his costume dressing up as his friend, the way he came through the doorway on crutches and surprised her with his height. She had felt so proud to be Stewart’s date. She didn’t feel that with Patrick. He was fine and he was cute, but there was nothing in her that wanted to show him off.

    Elizabeth took stock of her feelings every few minutes. So far, so good. She felt sexy. It was a little weird when Patrick touched her, held her hand. It felt slightly wrong and the thought of kissing him was like the thought of kissing a woman. But that was silly. [...]

    La fois suivante qu'elle parla à sa mère au téléphone Susan demanda: «As-tu fait quelque chose d'amusant pour Halloween?"

    "En fait, oui, je l'ai fait. J'ai été invitée à une fête "

    «Par un garçon?"

    "Oui, par un garçon." Elle sourit au ton optimiste que la voix de sa mère pris soudainement.

    "Oh ma chérie, je suis si fière de toi."

    Pas fière de son travail ou tout autre chose qui touche à l'école. Non, la mère d'Elizabeth était fière d'elle d’avoir eu un rendez-vous.

    «Tu vois, je t’avais dis que ce n’était pas difficile», déclara Susan.

    «J'avais eu des rendez-vous avant."

    «Oui, eh bien, c'était différent."

    «Ca l’était?"

    "Tu sais très bien que ça l’était. Maintenant, tu vois que tu n’as pas besoin de rechercher les cas de charité. Les gentils garçons seront heureux de te faire sortir ".

    Stewart ressemblait à une œuvre de charité pour elle? Il était toujours l'homme le plus magnifique qu’Elizabeth avait jamais vu. Parfois, Elizabeth se demandait à quoi le monde ressemblait à travers des yeux de quelqu'un d'autre. Elle était curieuse de savoir ce que les autres avaient vu quand ils avaient regardé Stewart. Ca la mystifiait que l'on puisse voir autre chose qu’un homme confidant, sexy et charmant. [...]

    The next time she spoke to her mother on the phone Susan asked, “Did you do anything fun for Halloween?”

    “Actually, yeah, I did. I got invited to a party”

    “By a boy?”

    “Yes, by a boy.” She smiled at the upbeat tone her mother’s voice suddenly took.

    “Oh sweetheart, I’m so proud of you.”

    Not proud of her work or anything school related. No, Elizabeth’s mother was proud of her for getting a date.

    “See, I told you it wasn’t hard”, Susan said.

    “I’ve had dates before.”

    “Yes, well, that was different.”

    “It was?”

    “You know very well it was. Now you see you don’t need to seek out charity cases. Nice boys will be happy to take you out.”

    Stewart looked like a charity case to her? He was still the most gorgeous man Elizabeth had ever seen. Sometimes Elizabeth wondered what the world looked like through someone else’s eyes. She was curious to know what other people saw when they looked at Stewart. It mystified her that anyone could see something other than a confident, sexy, charming man. [...]

    En dehors de la bibliothèque il y avait une table avec des brochures et un certain nombre d'étudiants brandissant des pancartes contre l'octroi de droits aux homosexuels. Attention: Dieu vous jugera. Les enfants ont besoin d'une maman et un papa. Les Droits des Homo ne sont pas des droits civils.

    Comme ils passaient devant, Patrick s’agita gaiement devant les manifestants, et donné un coup de pouce. Elizabeth pinça les lèvres. «Tu es d'accord avec eux?" dit-elle, essayant de garder sa voix calme. "Je n'ai pas un problème avec les homosexuels», dit Patrick: "Je pense juste qu'ils devraient garder ça pour eux, tu comprends? Je ne veux pas savoir ce qu'ils font dans leur chambre à coucher. "

    "Mais peut-être qu'ils ne veulent pas savoir ce que nous faisons dans la nôtre non plus."

    "Quoi? "Le regard qu'il lui jeta était si incompréhensible que Elizabeth dit:" Peu importe ".

    Elle ne savait pas pourquoi elle se voyait en eux. Mais si Patrick était si fermé à ce sujet, comment pourrait-il gérer sa différence sexuelle? Le simple fait d’être avec lui ne signifiait pas que ça avait disparu et qu’elle était maintenant normale. C’était encore en elle. S'il le découvrait la délaisserait-il? La trouverait-elle dégoutant? Elle poussa ses mains loin dans les poches de son manteau. Il ne le saurait jamais. D'ailleurs, on dirait que ça avait presque disparu et elle commençait à se demander pourquoi elle avait pensé que le handicap était si important dans sa vie. C'était juste pour le fun. Elle n'en avait pas vraiment besoin. [...]

    Outside the library there was a table with pamphlets and a number of students holding signs against giving rights to gay people. Warning: God Will Judge You. Children Need a Mom and a Dad. Homo Rights Are Not Civil Rights.

    As they walked past, Patrick waved cheerily at the protestors, and gave a thumbs up. Elizabeth pursed her lips. “You agree with them?” she said, trying to keep her voice steady.”I don’t have a problem with gay people”, Patrick said, “I just think they should keep it to themselves, you know? I don’t want to know what they do in their bedroom.”

    “But maybe they don’t want to know what we do in ours, either.”

    “What? “ The look he gave her was so uncomprehending that Elizabeth said, “Never mind”.

    She didn’t know why she saw herself in them. But if Patrick was so closed off on this subject, how could he ever handle her sexual difference? Just because she was with him didn’t mean it was gone and she was now normal. It was still in her. If he found out would he turn on her? Call her disgusting? She tucked her hands further into her coat pockets. He was never going to find out. Besides, it did feel almost gone and she started to wonder why she had thought disability was so important in her life. It was just for fun. She didn’t really need it. [...]

    Elle était si déterminée que ça soit un nouveau départ, cette nuit, elle trouva sa boîte de matériel de devotee pour se débarrasser de tout cela. Elle avait des livres, des films, et un cahier plein de photos qu'elle avait prises ou recueillies au fil des ans. Peut-être que ces morceaux de devotisme retenaient le fait de pleinement s’investir dans sa relation avec Patrick. C’est peut-être comme des talismans, contenant toute la puissance du devotisme en leur sein, et non en Elizabeth elle-même.

    Avec les livres et les films emballés solidement dans la boîte, le couvercle fermé, Elizabeth demanda à son père de la conduire au local de dons. Comme elle a quitté le centre de dons devant la porte et se dirigeant vers la voiture, elle sentait la brise soulever ses cheveux. Elle se sentait joyeuse et libre. Elle pouvait l’avoir sous contrôle. Elle pouvait laisser cette partie d'elle-même derrière et être heureuse avec Patrick.

    De retour à la maison, toujours surfant sur la vague de joie, Elizabeth pris son journal intime dans sa chambre et ferma la porte. Sans regarder les photos, elle déchira les pages et les jeta dans une poubelle. Elle la porta dans les escaliers et déversa le contenu dans le compacteur à déchets. Prends ça, fétichisme […].

    She was so determined that this was a fresh start, that night she located her box of devotee materials to get rid of it all. She had books, movies, and a notebook full of pictures that she had taken or gathered over the years. Maybe these tokens of devness were holding her back from fully investing in Patrick. They might be like talismans, containing all the dev power within them, not in Elizabeth herself.

    With the books and movies packed firmly in the box, lid closed, Elizabeth asked her father to drive her to the Goodwill. As she left the donation outside the door and walked back to the car, feeling the breeze lift her hair. She felt joyful and free. She could be in control of it. She could leave this part of herself behind and be happy with Patrick.

    Back home, still riding the wave of joy, Elizabeth took the prized notebook into her room and shut the door. Without looking at the pictures, she tore the pages out and threw them in a bin. She carried it down the stairs and dumped the contents into the trash compactor. Take that, fetish.[…]


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  • Ils n'ont pas beaucoup de points en communs. Lui étant paraplégique et elle étant attiré par les paraplégiques, n'était-ce pas tout ce qu’ils avaient en commun, n’est ce pas ? [...]

    They didn't have very much in common. His being a paraplegic and her being attracted to paraplegics wasn't all they had, was it?[...]

    Il y eu une pause presque assez longue pour Elizabeth à se demande si elles avaient été déconnectées. Alors Amy dit: «Je te l'ai déjà dit; vous deux êtes vraiment différents et il semble que tu sois avec lui pour cette seule raison, pour la partie physique»

    Elizabeth roula sur le ventre, appuyée sur ses coudes. "Je ne pense pas que ce soit vrai! Je l'aime beaucoup en tant que personne. Mais je sens quelque chose qui manque, comme si je ne pouvais jamais tout à fait me détendre et être moi-même avec lui. C'est juste qu'il est entré dans ma vie d'une façon incroyable et je pense que cela doit signifier quelque chose. Quelles sont les chances de me trouver quelqu'un d'aussi physiquement parfait pour moi? "

    "Peut-être que son but dans ta vie était de t'aider à te guider à t’accepter toi-même et tu l’as fait maintenant. Le simple fait d’aimer quelqu’un ne veut pas dire que nous sommes censés être avec cette personne pour toujours ".

    "Mais comment puis-je m’en éloigner alors qu’il est si difficile de trouver des gars honnêtes en fauteuil roulant?" Elizabeth tenait le téléphone d'une main et de l'autre elle ramassait des mèches de cheveux et les soulevait puis les laissait tomber.

    “Est-ce que tu t’entends? Ta raison numéro un pour rester avec lui est que tu as peur de ne pas trouver quelqu’un d’autre. Ce n'est pas juste pour lui ou pour toi. "

    Elizabeth soupira. "Tu n’as pas tort." [...]

    There was a pause almost long enough for Elizabeth to wonder if they’d been disconnected. Then Amy said, “I've told you before; you two are really different and it seems like you're only with him for that one part, for the physical stuff.”

    Elizabeth rolled over onto her stomach, propped on her elbows. “I don't think that's true! I like him a lot as a person. But I do feel something lacking, like I can't ever quite relax and be myself around him. It's just that he came into my life in such an amazing way and I think that has to mean something. What are the odds of me finding someone so physically perfect for me?”

    “Maybe his purpose in your life was to help guide you to acceptance of yourself and you've done that now. Just because we love someone doesn't mean we are meant to be with them forever.”

    “But how can I walk away from this when it's so hard to find decent guys in wheelchairs?” Elizabeth held the phone with one hand and with the other she picked up strands of her hair and lifted then dropped them.

    “Do you hear yourself? Your number one reason to be with him is you're afraid you won't find someone else. That's not fair to him or to you.”

    Elizabeth sighed. “You do have a point there.”[...]

    Qu'est-ce qu'elle va dire à sa mère au sujet de sa rupture avec Stewart après tout le mal qu'elle avait eu à sortir avec lui en premier lieu? La dernière chose que voulait Elizabeth était un «je te l'avais bien dit" de sa mère. Et que se passerait-il quand Elizabeth rencontrera quelqu'un d'autre et devra présenter ses parents à un deuxième homme dans un fauteuil roulant? C'était assez difficile la première fois. Si elle le faisait à nouveau il n'y aurait pas moyen d'éviter certaines vérités qui dérangent.

    Il y a quelques mois, quand Elizabeth découvrit qu'il y avait un mot pour ses désirs, elle avait pris la décision de ne pas en parler à ses parents. Elle avait estimé que ce serait égoïste de sa part de les forcer à discuter du fétichisme et de la sexualité quand ils n'étaient pas préparés à faire face à cela. Ca avait paru incroyable de le dire à haute voix avec Stewart et Amy, mais elle ne voulait pas contrarier ses parents avec ça.

    Maintenant, elle commençait à se demander si elle serait en mesure de les préserver de cela pour toujours. Pourrait-elle continuer à rencontrer des hommes handicapés sans qu’ils ne fassent le lien? Pourrait-elle continuer à ramener des hommes handicapées à la maison et ne rien dire, prétendre que c'est quelque chose de tout à fait normal? Elle décida d'éviter de parler à ses parents de la rupture pour l'instant, même si elle leur parlait au téléphone presque tous les jours et rentrait chez lui pour les vacances d'automne dans seulement quelques semaines. [...]

    What was she going to tell her mother about breaking up with Stewart after all the trouble she had gone through to date him in the first place? The last thing Elizabeth wanted was an “I told you so” from her mother. And what would happen when Elizabeth met someone else and had to introduce her parents to a second man in a wheelchair? It was difficult enough the first time. If she did it again there would be no way to avoid some uncomfortable truths.

    A few months ago when Elizabeth first discovered there was a word for her desires, she had made the decision not to tell her parents about it. She reasoned that it would be selfish of her to force them to discuss fetish and sexuality when they weren't prepared to deal with that. It had felt incredible to say it out loud with Stewart and with Amy, but she didn't want to upset her parents with it.

    Now she started to wonder if she would be able to manage to keep it from them forever. Could she continue to date disabled men without having them draw the connection? Could she continue to bring disabled men home and just not say anything, pretend that it was a totally normal thing to do? She decided to avoid telling her parents about the breakup just yet, even though she talked to them on the phone almost every day and was going home for fall break in just a couple of weeks. [...]

    Cassie suivait des cours dans l'enseignement spécial, mais semblait avoir un état d'esprit très différent sur le handicap qu’Elizabeth. Elizabeth avait pris soin de ne rien dire quand les opinions de sa nouvelle amie sonnaient condescendants et paternalistes. Elle ne voulait pas isoler de nouvelles personnes, même si elle essaya de faire allusion à des références au handicap comme une question de droits civiques chaque fois que l'occasion se présentait. [...]

    Cassie was taking classes in special education, but seemed to have a very different mindset about disability than Elizabeth did. Elizabeth was careful not to say anything when her new friend's opinions sounded condescending and patronizing. She didn't want to isolate new people, though she tried to throw in references to disability as a civil rights issue whenever the opportunity came up.[...]

    « Et, en fait," ajouta-t-elle, "nous avons rompu."

    Cassie fut d’avantage surprise par son diplôme en éducation que par la rupture. Son verdict fut: «C'est noble et tout, mais tu ne veux pas t’attacher à ce genre d'avenir."

    Maintenant, c'était son moment. Maintenant, c'est le moment quand Elizabeth devrait dire qu'en réalité elle veut se lier à ce genre d'avenir et le ferait à nouveau si elle le pouvait. C'était l'ouverture parfaite pour être un dev au grand jour, pour dire à Cassie qu'un homme paralysé était exactement ce qu'elle cherchait. Elle regarda le visage de Cassie. La bouche de son ami a été chiffonnée sur le côté dans un air interrogateur. Elizabeth admira ses cheveux roux courts et le visage de poupée de porcelaine. La vie de dev en était très éloignée. Cassie se retourna vers son ordinateur, trouva quelque chose à rire sur Facebook. L'instant d'Elizabeth était passé. Elle pensait qu’il n’y aurait pas d’autre moyen de parler se sa sexualité à sa nouvelle amie sans ressembler à la pire sorte de monstre et quelqu'un à qui Cassie ne saurait jamais s'identifier.

    Cette nuit-là, se sentant seule dans son monde, elle appela Stewart. [...]

     “And, actually,” she added, “we broke up.”

    Cassie was a lot more surprised by his college education than by the breakup. Her verdict was, “It's noble and all, but you don't want to tie yourself to that kind of future.”

    Now was her moment. Now was when Elizabeth should say that actually she did want to tie herself to that kind of future and would do so again if she could. It was the perfect opening to be an out-of-the-closet dev, to tell Cassie that a paralyzed man was exactly what she was looking for. She looked over at Cassie’s face. Her friend’s mouth was scrunched to the side in a questioning expression. Elizabeth admired her short red hair and porcelain-doll face. The dev life felt very far away. Cassie turned back to her computer, found something to laugh at on Facebook. Elizabeth’s moment passed. She could think of no way to tell her new friend about her sexuality without sounding like the worst kind of freak and someone Cassie would never relate to.

    That night, feeling alone in her world, she called Stewart. [...]

    “Chouette.”

    “C’est ça?” Susans lui faisant un clein d’oeil.

    « C’est ça », dit Elizabeth avec un haussement d'épaules forcé. Elle n'avait toujours pas parlé à ses parents au sujet de la rupture avec Stewart et elle ne savait pas quand elle allait trouver le bon moment pour en parler. L'an dernier, elle avait aliéné et bouleversé ses parents afin de le rencontrer et cette année, elle le laissait partir. [...]

    “Good.”

    “That's it?” Susan raised an eyebrow at her.

    “That's it,” Elizabeth said with a forced shrug. She still hadn't told her parents about the breakup with Stewart and she didn't know when she would find a good time to mention it. Last year she had alienated and upset her parents in order to date him and this year she was letting him go. [...]

    Susan dit d'un ton qui sonnait comme si elle s'efforçait de paraître désinvolte, "Et comment va Stewart?"

    "Il va bien, j'en suis sûr."

    "Oh?"

    Elizabeth fini de mettre la plaque qu'elle tenait dans l'évier et regarda sa mère. «J'ai décidé que j'avais besoin d'essayer une variété d'. . . expériences. "

    Le soulagement dans les yeux de Susan était évident. En fait, il avait l'air triomphant. «Dieu merci, c'est hors de ton système,» dit-elle en refermant la porte du lave-vaisselle. Hors de son système? Elizabeth avait un sentiment d'angoisse dans son estomac quand elle réalisa que ça n'allait jamais finir. Elle et sa mère buteront toujours sur cette question sans jamais avoir une conversation honnête à ce sujet. Elizabeth continuerait simplement à se montrer avec des hommes handicapés et en ne parlant pas de ce sujet et Susan bouillerait silencieusement.

    "Ecoutes, je sais que tu as des difficultés à rencontrer des hommes, donc je vais t’aider», déclara Susan. Elle s'essuya les mains sur un torchon propre et le replia, le posa soigneusement sur le comptoir.

    "S'il te plaît ne fais pas cela."

    «Ce n'est pas ta faute si tu es jeune et inexpérimenté. Je peux te mettre en contact avec certaines personnes. Tu verras ce qu'une relation normale peut être. "

    Normal. Quel terrible mot. Pourquoi sa mère ne pouvait-elle voir qu’une relation avec Stewart n'était pas anormal? Deux personnes tentant de s'entendre et d'être amoureux, qu’est-ce qu’il y avait de si anormal à ce sujet? La tentation était grande en ce moment pour dire à sa mère la vérité, de dire qu’un copain paralysé n'était pas la fin de son voyage. Elizabeth se mordit la lèvre. Elle allait être bonne, elle n'allait pas bouleverser sa mère. Elle allait retourner à l'école dans quelques heures, elle pouvait garder sa bouche fermée.

    "Je connait simplement le bonhomme."

    «Je vais y réfléchir, maman."

    "Ne me rejetes pas, tu ne voudrais pas rater l'occasion de rencontrer quelqu'un de spécial."

    Non, elle ne voulait pas. Sa mère savait jouer sur la peur. Toute sa vie, sa mère l’avait toujours convaincue de faire les choses en disant qu'elle pourrait rencontrer l'amour de sa vie. Elle ne doit pas sauter de classe de gym, si elle y rencontrait quelqu'un de spécial là-bas? Même si Elizabeth connaissait sa tactique, ça fonctionnait encore. La logique était trop claire, comment pourrait-elle ne pas profiter de toutes les opportunités? Pourquoi fermer la possibilité de l'amour avec quelqu'un d'inattendu? [...]

    Susan said in a tone that sounded like she was trying hard to sound casual, “And how is Stewart?”

    “He's fine, I'm sure.”

    “Oh?”

    Elizabeth finished putting the plate she was holding in the sink and looked at her mother. “I decided I needed to try out a variety of . . . experiences.”

    The relief in Susan's eyes was evident. In fact, it looked triumphant. “Thank God that's out of your system,” she said, closing the dishwasher door. Out of her system? Elizabeth had a sinking feeling in her stomach as she realized that this was never going to end. She and her mother would continue to butt heads over this issue forever without ever having an honest conversation about it. Elizabeth would just keep showing up with disabled men and not saying anything about it and Susan would silently boil.

    “Look, I know you have trouble meeting men, so I'm going to help,” Susan said. She dried her hands on a clean dishcloth and folded it again, laying it neatly on the counter.

    “Please don't do that.”

    “It's not your fault that you're young and inexperienced. I can set you up with some people. You'll see what a normal relationship can be like.”

    Normal. What a terrible word. Why couldn't her mother see that a relationship with Stewart was not abnormal? Two people trying to get along and be in love, what was so not-normal about that? The temptation right now was huge to tell her mother the truth, to say that one paralyzed boyfriend was not the end of this journey. Elizabeth bit her lip. She was going to be good; she was not going to upset her mother. She would be heading back to school in a couple of hours; she could keep her mouth shut.

    “I know just the fellow.”

    “I'll think about it, Mom.”

    “Don't dismiss me; you don't want to miss opportunities to meet someone special.”

    No, she didn't. Her mother knew how to play on that fear. All of her life, her mother always convinced her to do things by saying that she could meet the love of her life. She shouldn't skip gym class, what if she met someone special there? Even though Elizabeth was on to her tactics, it still worked. The logic was too clear, how could she not take advantage of every opportunity? Why shut down the possibility of love with someone unexpected? [...]


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  • C'était le contraire de ce qu'elle aurait dit il ya un an. Depuis Elizabeth était devenue une adolescente Susan avait essayé de la rendre plus sociable et de sortir d’avantage. Elle avait poussé sa fille à sortir plus, passer du temps avec des amis, rester dehors tard, même les soirs de semaine. Tout cela avait changé quand elle avait découvert le petit ami d'Elizabeth, Stewart.

    Susan avait été ravie lorsqu’Elizabeth avait finalement commencé à faire des rencontres. Elle avait essayé plusieurs fois d'orchestrer des rencontres entre Elizabeth et les garçons de sa classe. Stewart, étant à huit ans plus âgé qu’elle et dans un fauteuil roulant, n'était pas ce que Susan avait à l'esprit. [...]

    It was the opposite of what she would have said a year ago. Ever since Elizabeth became a teenager Susan had been trying to get her to be more outgoing and social. She had pushed her daughter to go out more, spend time with friends, stay out late even on school nights. That all changed when she found out about Elizabeth's boyfriend, Stewart.

    Susan should have been delighted when Elizabeth finally started dating. She had tried many times to orchestrate meetings between Elizabeth and boys in her class. Stewart, being eight years older than her and in a wheelchair, was not what Susan had in mind. [...]

    Après avoir regardé une rediffusion de Gilmore Girls, elle monta l'escalier et traversa le couloir jusqu'à sa chambre. Cette chambre était l’espace sûr d'Elizabeth. Le petit cabinet l’avait abritée pendant ses moments les plus sombres. Son petit ami n'était jamais venu ici. Il ne connaissait pas ce coin de son cœur. Les escaliers au bout du couloir était à la fois une barrière physique et émotionnelle derrière laquelle elle avait le choix de se cacher. Elle aimait Stewart, mais elle n'était pas sûre qu'elle était prête qu’il fasse complètement partie d’elle. [...]

    After watching a rerun of Gilmore Girls, she climbed the stairs and walked down the hall to her bedroom. This room was Elizabeth's safe space. The little closet had sheltered her during her darkest moments. Her boyfriend had never come here. He didn't know this corner of her heart. The stairs down the hallway acted as both a physical and an emotional barrier that she could choose to hide behind. She loved Stewart, but she wasn't sure she was ready for him to be completely part of her. [...]

    Personne ne serait au courant de ses insécurités, ses tendances anti-sociales construites au cours des années à cacher le secret de sa sexualité. [...]

    No one there would know about her insecurities, her odd anti-social tendencies built over years of hiding the secret of her sexuality. [...]

    Elle vit Stewart arriver de l'autre côté du campus. Il roula doucement et habilement le long du chemin dans un fauteuil roulant rouge élégant. Il portait un t-shirt et ses bras épais et musclés étaient visibles, le mouvement les montrait parfaitement. Le bord d'un tatouage débordait de sous une manche. La construction supérieure de son corps était un contraste saisissant avec ses jambes compactes, nichée sous lui. Même la majorité des pantalons cargo ne pouvait pas cacher la façon dont elles étaient minces. Une satisfaction paisible s’enroulait autour de l'estomac d'Elizabeth. Il était l'homme de ses fantasmes d’adolescente et ça la surprenait toujours qu'il faisait partie de sa vie. [...]

    She saw Stewart approaching from the other side of campus. He rolled smoothly and deftly along the path in a sleek red wheelchair. He wore a t-shirt and his thick, muscular arms were visible, the motion of wheeling showing them off perfectly. The edge of a tattoo peeked out from under one sleeve. His built upper body was a stark contrast to his compact legs, tucked beneath him. Even the bulk of cargo pants couldn’t hide how thin they were. A peaceful satisfaction wrapped around Elizabeth’s stomach. He was the man of her teenage fantasies and it still surprised her that he was in her life at all. [...]

    Même en connaissant Stewart depuis presque un an, elle était toujours fascinée par ses jambes. Parfois, elles semblaient bouger toutes seules et il était difficile de croire qu'il était vraiment paralysé. On aurait dit qu'il était juste un homme assis, c'était incroyable de penser qu'il ne pouvait pas se tenir debout. D'autres fois, elle voyait ses jambes désespérément minces, les genoux noueux qui menaçaient de percer à travers son pantalon et elle savait que ces jambes ne pourront jamais supporter le poids. [...]

    Even after knowing Stewart for almost a year, she was still fascinated by his legs. Sometimes they seemed to move on their own and it was hard to believe that he really was paralyzed. He looked like he was just a man sitting down; it was amazing to think that he couldn't stand up. Other times she saw his hopelessly thin legs, the knobby knees that threatened to poke through his pants and she knew those legs could never support weight. [...]

    Il était beaucoup trop beau. Elizabeth se demandait pourquoi tout ne s'était pas résolu dès que Stewart avait dit qu’il était d'accord avec son attirance physique pour handicap, son «devotisme», comme il l'appelait. N'était-ce pas son moment “de réussite depuis ce jour "? [...]

    He was far too good looking. Elizabeth wondered why everything had not solved itself as soon as Stewart declared himself okay with her physical attraction to disability, her “devoteeism,” as he called it. Wasn't that her “happily ever after” moment? [...]

    Fallait-il dire à Stewart ce que Robert avait dit? «J'aimerais dire que c'est tout à fait normal pour une jeune fille de se jeter sur un homme paraplégique, mais nous savons tous les deux que ce n'est pas habituel." La vérité était entre Elizabeth et Stewart, mais pas avec Robert. Du moins, pas qu'elle sache. Une horrible pensée prit son esprit. Que faire si Stewart en avait parlé à son ami? Et si Robert était au courant de son fétichisme? Elle ne pourrait jamais plus le regarder dans les yeux si elle pensait qu'il savait que la paralysie l’excitait.

    "Tu n’as rien dit à Robert à propos de moi, si?" éclata-t-elle.

    "A quel propos?"

    «Tu le sais». Elizabeth écarquilla les yeux et pencha la tête d'une manière qu'elle espérait être significative. Elle ne voulait pas nommer ce sujet très personnel par son nom dans le centre étudiant de sa toute nouvelle école. Elle était censée se réinventer, ne pas répandre une rumeur et se donner une réputation d’une maniaque sexuelle. [...]

    Was it worth telling Stewart what Robert had said? “I would love to pretend that it’s totally normal for a beautiful young girl to throw herself at a paraplegic man, but we both know that it’s not usual.” The truth was out between Elizabeth and Stewart, but not with Robert. At least, not that she knew of. A horrible thought entered her mind. What if Stewart had told his friend? What if Robert knew about her fetish? She couldn't ever look him in the eye again if she thought he knew that paralysis turned her on.

    “You didn't tell Robert about me, did you?” she burst out.

    “What about you?”

    “You know.” Elizabeth widened her eyes and cocked her head in a way she hoped was meaningful. She didn't want to bring up this highly personal topic by name in the student center at her brand-new school. She was supposed to be reinventing herself, not spreading a rumor and giving herself a reputation as a sexual freak. [...]

    "Est-ce que ton frère?" demanda Cassie, en essayant de tenir un papier en forme de "S" contre sa porte et d’obtenir un morceau de ruban adhésif en même temps. Elizabeth s'approcha et prit le rouleau de ruban, en aidant à les joindre.

    "Qui?" dit-elle.

    "Ce gars que j'ai vu ici auparavant."

    Elizabeth était tentée de faire transpirer Cassie, de la forcer à identifier Stewart par son fauteuil roulant, mais elle ne l'a pas fait. "Oh, Stewart? Non, c'est mon petit ami. "

    Cassie avait l'air surprise de manière satisfaisante. "Oh," dit-elle, oubliant de ramasser le papier de la lettre suivante, «bon pour toi. Était-il, je veux dire, s’est-il blessé lorsque vous étiez ensemble? "

    "Non, il était dans un fauteuil roulant quand je l'ai rencontré." Elizabeth fut elle-même surprise de la façon dont il était plus facile d'en parler que ce que ça ne l’était avant. Durant la majorité de sa vie, elle avait été incapable de prononcer le mot "fauteuil roulant" et maintenant il s'écoulait sur sa langue. Elle avait découvert qu'elle aimait la surprise qu’il y avait sur les visages des gens. Elle avait du plaisir à les choquer en remettant en cause leur espérance de ce que la vie doit être pour une personne en fauteuil roulant.

    «Eh bien,» dit Cassie, «c'est vraiment bien de ta part."

    Elizabeth ne savait pas quoi dire à cette hypothèse. Elle n'était pas particulièrement une bonne personne, elle était quelqu'un qui sortait avec un homme avec lequel il y avait une bonne alchimie, rien de saint à ce sujet. "C'est un bon gars», déclara Elizabeth, vouloir débattre sur la façon dont les personnes physiquement handicapées étaient encore de bons partenaires et de bons amants, mais elle avait été piégée par sa propre timidité.

    "Oh oui," Cassie dit : «Je suis sûr qu'il l’est. Mais tout de même. Ça doit être dur. "

    "Pas vraiment." Elizabeth haussa les épaules. Cassie n'avait pas l'air convaincue. [...]

     “Was that your brother?” Cassie asked, trying to hold a construction paper “S” against her door and get a piece of tape at the same time. Elizabeth walked over and took the roll of tape, helping to attach the letters.

    “Who?” she said.

    “That guy I saw here earlier.”

    Elizabeth was tempted to make Cassie sweat, to force her to identify Stewart by his wheelchair, but she didn't. “Oh, Stewart? No, he's my boyfriend.”

    Cassie looked satisfyingly startled. “Oh,” she said, forgetting to pick up the next paper letter, “good for you. Was he, I mean, did he get hurt while you were together?”

    “No, he was in a wheelchair when I met him.” Elizabeth surprised herself with how much easier it was to talk about than it used to be. For most of her life she had been unable to utter the word “wheelchair” and now it flowed off her tongue. She found that she enjoyed the surprise that registered in people's faces. She had fun shocking them by challenging their expectation of what life must be like for someone in a wheelchair.

    “Well,” Cassie said, “that's really good of you.”

    Elizabeth didn't know what to say to that assumption. She wasn't an especially good person, she was someone dating a man she had chemistry with, nothing saintly about that. “He's a good guy,” Elizabeth said, wanting to go on a rant about how physically disabled people were still good partners and good lovers, but she was trapped by her own shyness.

    “Oh yeah,” Cassie said, “I'm sure he is. But still. That's got to be tough.”

    “Not really.” Elizabeth shrugged. Cassie didn't look convinced. [...]

    De nouvelles personnes signifiaient à nouveau le risque d'exposer son secret. Bien qu'elle savait que pour la plupart de sa vie elle était différente des autres personnes dans ses désirs, elle n'en avait jamais parlé à personne jusqu'à ce qu'elle rencontre Stewart l'année dernière. Alors même, elle l'avait empêché de le découvrir de nombreux mois. [...]

    New people meant new risk of exposing her secret. Though she had known for most of her life that she was different from other people in her desires, she had not told anyone about it until she met Stewart last year. Even then she had kept him from finding out for many months. [...]


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